CITES CoP18 – Communiqué n°5
Genève
La solidarité familiale des éléphants est enfin reconnue. La décision d’interdire le commerce des éléphanteaux vivants capturés dans la nature pour les besoins des zoos et des cirques prise la semaine dernière par la CITES était en sursis. Avant le vote en session plénière, l’Union Européenne a fait face à une intense campagne des ONG de protection des éléphants. Elle a finalement trouvé une solution politiquement acceptable par la majorité des pays d’Afrique. Selon l’amendement de l’Union Européenne, les éléphants capturés devront être exclusivement transférés dans des pays de leur aire de répartition actuelle ou passée. Une porte étroite reste entrouverte mais son franchissement sera difficile. Dans des « circonstances exceptionnelles », des éléphants pourraient être exportés hors d’Afrique. Les transactions devront alors être préalablement examinées par le Groupe de spécialistes de l’éléphant d’Afrique de l’UICN. Sur le principe, ces experts sont défavorables à la capture d’éléphants sauvages destinés à la captivité. Les demandeurs devront par ailleurs scientifiquement prouver que ces exportations bénéficient à la conservation des éléphants d’Afrique dans leur milieu naturel.
Le Zimbabwe, premier vendeur d’éléphanteaux arrachés à leurs familles, les États-Unis, client potentiel, l’Eswatini (ex-Swaziland), la Zambie, la République Démocratique du Congo, le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Japon se sont opposés à cet amendement comme ils s’étaient opposés à la proposition initiale.
La proposition originelle de la Coalition pour l’Eléphant d’Afrique amendée par l’Union Européenne vient d’être acceptée par 87 voix pour, 29 contre. Dans un effort méritoire, la Chine, gros client du Zimbabwe, s’est abstenue. Charlotte Nithart représentant l’ONG Robin des Bois à Genève salue cette décision. « Après la fin des éléphants dans les cirques se profile à l’horizon la fin des éléphants dans les zoos. » La mise en œuvre de cette décision devra cependant être suivie de très près. Toujours en alerte, le réseau international des ONG ne laissera rien passer.
Voir aussi:
L’Europe remettra-t-elle les éléphanteaux derrière les barreaux ?, 26 août 2019
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