Ievoli Sun: l’exploit n’est pas terminé

23 mai 2001

La compétence de la compagnie Smit Tak a permis de retirer des cuves du Ievoli Sun la moitié de la cargaison embarquée.

Sur 4492 tonnes de styrène dont Shell est propriétaire, 1480 tonnes sont parties à la mer dans le cadre d’un relargage incontrôlé, entre fin octobre 2000 et mai 2001 et pendant les opérations de pompage.

1312 tonnes d’alcool isopropylique et 1328 tonnes de Méthyle – Ethyle – Cétone ont été volontairement rejetées en mer. Esso et le Ministère des Transports n’ont pas jugé utile d’en assumer le pompage et le stockage.

Le naufrage du Ievoli Sun affiche donc un bilan matière négatif. 4000 tonnes de produits toxiques ont pollué la Manche et l’atmosphère.

Robin des Bois et le Collectif des Mères en Colère demandent au Ministère des Transports de planifier dès maintenant le renflouement. Cette opération permettra d’éviter une pollution supplémentaire par dispersion des peintures anti-fouling, des fluides toxiques du compartiment machine, des équipements hydrauliques et électriques, et du fuel de certaines soutes du cargo.

Plutôt que de s’engager à surveiller régulièrement les épaves de l’Erika et sans aucun doute du Ievoli Sun, plutôt que de noter les irisations sporadiques de fuel ou de styrène, les pouvoirs publics doivent dès maintenant s’attacher à arracher des fonds marins les points noirs des épaves abandonnées, conformément à une convention internationale que la France approuve et qui devrait être soumise à la signature des pays – membres de l’Organisation Maritime Internationale dans le courant de l’année prochaine.

Smit Tak peut le faire. Reste aux gouvernements français et britanniques à le décider et à l’imposer. Surtout, le Ievoli Sun pourra constituer, enfin arrivé dans un port, un formidable banc d’essai sur les avantages et les inconvénients des navires à double coque et les améliorations à apporter aux plans de construction et de sauvetage de ce type de navires. Le fait que le Ievoli Sun gise sur des fonds marins internationaux n’exempte pas les autorités des pays riverains de choisir l’option renflouement. Si le Ievoli Sun est là, c’est à cause de la stratégie de remorquage décidée par les autorités françaises, de concert avec l’armateur.

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