Sujet : vente pirate de navires français et européens
Le navire méthanier Edouard LD propriété de Gaz de France et de Louis Dreyfus Armateurs est voué à la démolition. Construit il y a plus de 30 ans, il a atteint la limite d’âge. L’âge moyen des navires transporteurs de gaz partant à la casse est de 30 ans. Il bat pavillon français. Selon la réglementation française, l’Edouard LD ne pourrait être démoli que dans un pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) ou dans un pays hors OCDE à la condition qu’il soit soumis à l’extraction préalable de l’amiante et des autres matériaux dangereux. L’Edouard LD, et ses 28.000 t de ferrailles, dont une bonne part de métaux non ferreux, pourrait être vendu au prix de 850 $ la tonne au Bangladesh. Il contient entre 800 et 1.000 t d’amiante friable et matériaux amiantés. Pour contourner la jurisprudence française, les armateurs s’apprêtent à vendre l’Edouard LD à un armateur pétrolier grec, Dynacom, dont l’autre activité est d’être une sorte de courtier en navires voués à la démolition.
Le même dispositif a été utilisé par Gaz de France pour la vente du Descartes (cf. « A la casse. Com 2007 » pp 22, 28 et 42). Ce méthanier de l’avis de tous les experts et anciens membres d’équipage était en bout de course. Il a été vendu soit-disant dans le cadre de la poursuite de l’exploitation à l’armateur taiwanais TMT en août 2007 et renommé Prince Charming, pavillon Panama. 3 mois après il a été rebaptisé Charm Junior et vendu à un courtier de Singapour spécialisé dans les navires en fin de vie. L’ex-Descartes va être démoli au Bangladesh. Il vient d’être acheté 14 millions de dollars par les démolisseurs bangladais, pour 14.000 t de métaux. Il aurait été vendu par Gaz de France à TMT pour 6 à 7 millions de dollars.
Edouard LD, Saint-Nazaire (France), 24 octobre 2007 © Christian Plagué
Il est trop tard pour que l’ex-Descartes soit convenablement démoli et recyclé après une extraction de l’amiante et des autres matériaux toxiques.
Il n’est pas trop tard pour l’Edouard LD. Robin des Bois demande aux deux propriétaires-armateurs français que sont Gaz de France et Louis Dreyfus Armateurs de le vendre directement, sans avoir recours à un intermédiaire, à un chantier européen ou à un chantier asiatique qui bénéficierait d’un partenariat financier et technique spécifique.
D’autre part, le groupe allemand KGAL filiale d’Allianz et de Dresdner Bank tente toujours de vendre au meilleur prix dans un chantier asiatique les porte conteneurs Ankara, Maersk Brisbane et Maersk Barcelona datant de 1975-1976 dont les compartiments machines qui recèlent des quantités importantes de calorifugeages à l’amiante. (cf. « La Reine du dégazage à la casse au Bangladesh ? »)
Il est urgent que les armateurs européens mettent en œuvre des partenariats actifs avec les chantiers asiatiques et dans certains cas les plus dangereux pour la main d’œuvre et l’environnement utilisent les installations disponibles en Europe.