Aucune autorité portuaire n’aurait accepté d’accueillir l’Ievoli Sun dans l’état où il était et avec les incertitudes qui pesaient sur la nature et la réactivité de la cargaison. Les autorités ont avant tout recherché à éloigner le danger de la côte et des activités de tourisme et d’ostréiculture du nord de la Bretagne et de l’ouest du Cotentin.
La zone où il a coulé est parsemée d’épaves accidentellement ou volontairement immergées, non seulement des bateaux mais aussi des conteneurs. Les polluants sub-aquatiques y sont dispersés par le courant central de la Manche. Des courants résiduels pourraient cependant amener une partie des polluants, quand ils seront libérés, sur les rivages de la Manche. Il est donc urgent d’aviser les riverains des dangers du contact avec le styrène, corrosif, irritant et agissant sur le système nerveux.
En hiver 2000, on s’aperçoit qu’au delà des couplets sur la sécurité maritime européenne, il n’y a pas eu de renforcement de la coopération entre l’Angleterre et la France. Est-il financièrement exorbitant ou politiquement insurmontable de retenir au port refuge des bateaux à risques qui s’apprêtent à franchir le raz Blanchard ou les parages d’Ouessant alors que la météo marine prévoit un coup de vent force 10 et plus, le premier de l’hiver ?
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