Objet: incendies en Russie
Les incendies de forêts et les brûlis agricoles sont une source majeure de pollution atmosphérique et de gaz à effet de serre que le professeur Robert Harrison dans son ouvrage « Forêts, essai sur l’imaginaire occidental » propose d’appeler « effet de fièvre ».
La Russie est orfèvre en la matière. Les observations satellitaires démontrent que l’étendue des feux de forêts est toujours dans ce pays minorée par les autorités. 2 millions d’hectares déclarés en 2003, 14 millions observés. En été 2006, les cendres et les suies des incendies dans la région de Saint-Pétersbourg ont provoqué une concentration importante de particules et une pollution atmosphérique en Finlande, en Ecosse et dans le Nord de l’Angleterre. Les incendies de forêts sont une source importante de remobilisation atmosphérique du mercure.
L’absence de prévention et le recours aux pratiques historiques de brûlis agricoles font que dans cet été caniculaire en Russie l’incendie végétal est global, embrasant ou menaçant sur son passage des décharges, des entrepôts et des installations industrielles. Une inquiétude particulière concerne le site secret Arzamas 16, à 60 km de la ville de Sarov, qui abrite depuis 1946 un centre russe d’expérimentations et d’activités nucléaires. De Staline à Poutine, Arzamas 16 –connu aussi sous le nom de Los Arzamas en analogie avec le site nucléaire américain de Los Alamos- a servi de site de stockage de plutonium, d’uranium enrichi, d’assemblage et de désassemblage de bombes nucléaires et sans aucun doute aussi de dépotoir de déchets. Les incendies à l’ouest de la Russie peuvent aussi concerner des forêts touchées par les retombées de Tchernobyl. Les dépôts atmosphériques radioactifs sont remobilisés par les incendies.
En 2003, les émissions radioactives issues de l’incendie des forêts de résineux de l’est du Kazakhstan à proximité du centre d’essais nucléaires de Semipalatinsk, ont été détectées au Canada. Des incendies autour des sites nucléaires américains de Hanford et Los Alamos ont généré des « points chauds » localisés.
En conséquence, Robin des Bois souhaite que l’Autorité de Sureté Nucléaire et ses homologues européens communiquent sur une éventuelle pollution radioactive transfrontière à la suite des incendies en Russie.
Voir également le rapport Robin des Bois/GEIDE 2007 « Déchets post-catastrophe, risques sanitaires et environnementaux », chapitre incendies de forêts p. 52.