Le Tasman Spirit échoué depuis le 27 juillet près du port de Karachi au Pakistan bat pavillon maltais et appartient à un armateur grec. Désormais cassé en deux, le pétrolier a perdu des milliers de tonnes de brut. 35 000 t menacent de s’échapper de l’épave. 20 km de côtes sont déjà touchées.
Polembros Shipping gère 17 pétroliers presque tous immatriculés sous pavillon de complaisance : Malte comme l’Erika, Bahamas comme le Prestige, Liberia, Saint-Vincent-et -Grenadines, Chypre, Panama. Chaque navire est la propriété d’une filiale particulière, un dispositif de cloisonnement qui vise en cas de litiges ou de dommages à éviter les extensions de saisies ou d’autres tracasseries financières à l’ensemble de la flotte.
Les pétroliers de Polembros Shipping seraient pour la plupart mal venus dans les eaux européennes, en particulier le Tasman Spirit, un simple coque lancé en 1979, ou l’Endeavour II qui participe sur place aux opérations d’allégement lancé en 1976, ou encore le Mint Prosperity construit en 1974.
Cette nouvelle catastrophe démontre l’implication de certains armateurs européens dans l’insécurité du transport maritime mondial de matières dangereuses. Jusqu’à aujourd’hui, l’Union Européenne n’a pas dépéché sur place de matériel, de l’argent , ni même des experts. En bannissant de ses eaux les navires à risques tout en laissant à ses armateurs la possibilité de les faire naviguer dans des océans moins surveillés, moins médiatisés, et moins coûteux en cas de marée noire, l’Union Européenne se satisfait de balayer devant ses plages; sans nuire au business.
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