La chasse à l’Onyx

4 févr. 2010

L’Onyx est un car ferry usé par plus de 30 ans de service en Scandinavie. Il a été considéré comme un déchet par l’agence finlandaise de l’Environnement mais, comme tout déchet est valorisable selon le dogme du Développement Durable, il a été racheté par un armateur indien, Prayati Shipping PVT. Celui-ci prétend dans un premier temps que l’ex-Casino Express servira de transporteur de voitures au Moyen-Orient puis dans un deuxième temps qu’il subira des transformations en Turquie en vue de la poursuite d’exploitation.

Le profil de cet armateur est trouble. Il s’agit d’un rabatteur de vieilles coques et d’un démolisseur. Son unique navire est un vraquier construit en 1976. La moyenne d’âge des vraquiers partant à la casse est de 31 ans. Ce Rose S ne navigue plus depuis juillet 2009. A la même date, Prayati Shipping PVT, basé à Bombay, a racheté un vieux pétrolier, rebaptisé President et revendu trois mois plus tard à un chantier de démolition du Bangladesh (Cf. A la casse.com n° 17 p. 8). Sa toute dernière acquisition est l’Onyx, aujourd’hui en transit à Brest après une avarie de machines sur la route de l’Asie alors qu’il venait de quitter la Finlande.

Après l’avoir sauvé du naufrage grâce à l’intervention du remorqueur de haute mer Abeille Bourbon, la France s’apprête à le relâcher et à l’envoyer au péril de la mer avec plus de vingt marins à bord. La Finlande se tait après avoir bredouillé quelques excuses.

La position de Robin des Bois est celle-ci : l’Onyx doit être immobilisé définitivement et avec la contribution de la Finlande, son pays d’origine, doit être démoli dans un chantier de proximité, c’est-à-dire sur la façade atlantique européenne.

Le 22 janvier, Robin des Bois a écrit en ce sens à plusieurs responsables politiques. Pas même le Secrétaire d’Etat aux Transports dont la responsabilité est entière sur ce sujet n’a répondu.

Si l’Onyx part prochainement de Brest vers le Sud, Robin des Bois activera ses réseaux en Turquie et en Inde, lieux de démolition habituels de ce type de navire pour insister sur sa qualité de déchets, sur la présence d’amiante à bord et d’autres matériaux dangereux. Même s’il est minime, il y a quelque espoir pour que l’Onyx soit refusé par ces pays et devienne par la faute de la France et de la Finlande une épave refoulée dont le retour en Europe serait souhaité par la communauté internationale.

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