La CITES se moque du braconnage des éléphants

14 mars 2013

Les compromis et les blablas signent la fin de l’ère des éléphants

Microsoft Word - Press Release CITES HAS NO CURE FOR ELEPHANT PO

Malgré les grands discours à l’occasion de son 40ème anniversaire, la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – a échoué à protéger les éléphants. Les populations d’éléphants en Afrique sont littéralement assiégées pour répondre à la demande d’ivoire en Asie. Rien qu’en 2011, au moins 25.000 éléphants ont été massacrés pour l’ivoire et le phénomène a empiré en 2012.

Ca suffit ! Plusieurs ONG internationales présentes à Bangkok sont scandalisées par l’impuissance de la CITES à interrompre le braconnage des éléphants et la contrebande d’ivoire, notamment en Afrique : the David Shepherd Wildlife Foundation (DSWF -Royaume-Uni), Elephant Advocacy League (Etats-Unis), Environmental Investigation Agency (Royaume-Uni), Fondation Franz Weber (Suisse), International Ranger Federation (Australie), Last Great Ape Organization (Cameroun), Pro Wildlife (Allemagne), Robin des Bois (France), Youth for Conservation (Kenya).

Au lieu de fermer les marchés à la source de l’abattage des éléphants, les Etats-membres de la CITES ont tergiversé et adopté des mesures dérisoires et inadaptées à la gravité de la situation. La Chine où la représentation et la vente de l’ivoire sont florissantes n’a même pas reconnu une part de responsabilité. De même, la CITES n’a pas reconnu que ses décisions antérieures autorisant la vente d’ivoire d’Afrique australe à la destination « exclusive » de la Chine et du Japon ont favorisé la demande et directement contribué à la recrudescence du braconnage.

La seule manière de mettre un terme au massacre et de sauver les éléphants d’Afrique et d’Asie, c’est une suspension immédiate, totale et sine die du commerce légal de l’ivoire sur les marchés internationaux et nationaux. Les ventes ponctuelles, le contrôle du braconnage, les contrôles papier, les tentatives de régulation, rien de tout cela n’a marché et les débats sur les « mécanismes de décision » visant à formaliser le commerce légal de l’ivoire servent seulement à augmenter la spéculation et à aggraver la crise.

« La CITES essaye d’une main de colmater les fuites, de l’autre elle ouvre grand les robinets du braconnage. Son impuissance à combattre les fondements du braconnage intensif des éléphants peut être considérée comme une négligence grossière et internationale » selon la biologiste Rosalind Reeve du DSWF. Elle ajoute que « les éléphants sont le symbole de la CITES, qu’ils sont au cœur de la Convention internationale et que ce cœur est en train de mourir ».

« La preuve est irréfutable que la Chine porte une responsabilité majeure dans la disparition des éléphants mais elle ne veut pas l’assumer » selon Steve Itela, Directeur de Youth for Conservation. Il ajoute que « la Chine pourrait stopper le massacre en fermant son marché national de l’ivoire et en sanctionnant ses ressortissants impliqués dans les trafics d’ivoire. Mais la Chine préfère le marché des objets en ivoire plutôt que les éléphants avec leur ivoire ».

« Toute nouvelle discussion sur la légalisation du marché de l’ivoire est un visa pour l’extinction » selon Charlotte Nithart, Directrice de Robin des Bois. « De même que le marché légal des cigarettes, des médicaments et des armes n’a jamais stoppé la contrebande, le marché légal de l’ivoire n’éradiquera pas le marché noir de l’ivoire » ajoute-t-elle.

« Toutes les discussions sur le commerce légal de la faune sauvage, que ce soit de l’ivoire d’éléphant, de la corne de rhinocéros ou des peaux de tigre aboutissent seulement à doper la demande » explique Mary Rice, Directrice Exécutive de EIA, très active dans la lutte contre la promotion du commerce de la faune sauvage. « Toutes ces palabres doivent être suspendues sans délai si nous voulons renverser la trajectoire d’extinction de ces 3 espèces » ajoute-t-elle.

« Nous ne pouvons ignorer que le braconnage des éléphants fait aussi couler le sang de l’homme. Il est, chaque année, responsable de la mort de plusieurs dizaines de gardiens de la faune qui sacrifient leurs vies pour protéger les éléphants d’Afrique » remarque Sean Willmore, Directeur de the Thin Green Line Foundation et Président de the International Ranger Federation. Selon lui, « on peut reprocher aux Etats-membres de la CITES de rester les bras croisés face à cette crise et à ses retombées sur les gouvernements, les communautés et les familles des gardiens de la faune ».

« Pendant que la CITES continue de dormir, les citoyens en Chine, en Thaïlande, au Vietnam et partout dans le monde doivent se réveiller. En disant non à l’ivoire, ils diront non au braconnage des éléphants, à la corruption, au terrorisme et aux meurtres de tous ceux qui sur le terrain se consacrent à la protection de la faune sauvage » conclut Dr. Sandra Altherr, Directrice de Projet de Pro Wildlife.

 

 

 

 

 

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