La fin du conte de fée japonais

28 juin 2013

Note d’information n°2
Les baleines devant la Cour Internationale de Justice
La Haye, Pays-Bas, 1ère audience de l’Australie, 26-28 juin

Pendant les trois premiers jours des audiences dans le litige qui oppose l’Australie et le Japon devant la Cour Internationale de Justice de La Haye aux Pays-Bas, l’Australie a clamé haut et fort ses arguments dans l’espoir « de réveiller le Japon endormi depuis plus de 20 ans dans une confortable inertie telle la Belle au Bois dormant ». La communauté internationale ne doit pas attendre que surgisse un nouveau Moby Dick pour mettre le Japon en alerte. Mme Boisson De Chazournes, avocate française s’exprimant au nom du gouvernement australien, a usé de ces métaphores quand elle a exposé à la Cour l’interprétation que fait le Japon des préambules et articles du traité fondateur de la Commission Baleinière Internationale. Elle a déclaré que contrairement à la lecture nippone du texte original datant de 1946, la Commission Baleinière pèse en faveur de la protection des baleines plus qu’elle ne favorise les activités de chasse commerciale. Concernant la violation de la loi internationale et la poursuite de la chasse aux baleines par le Japon, l’argumentation australienne s’appuie sur 3 piliers :

  1. la mobilisation d’un navire usine et de navires plus petits pour harponner les baleines ;
  2. une infraction flagrante au moratoire sur la chasse commerciale en vigueur depuis 1986 ;
  3. le viol du sanctuaire dans l’Océan Austral où sont notamment tués des rorquals communs.

Avec le temps, tout devient clair. Le Japon n’a jamais eu l’intention de respecter le moratoire. S’il ne s’y est pas opposé dans un premier temps, c’est qu’à l’époque, les Etats-Unis menaçaient en représailles d’interdire à la flotte japonaise de pêche l’accès aux eaux de l’Alaska et aux produits de la mer japonais l’accès au marché américain. Le Japon depuis s’est endormi, confortablement installé dans son interprétation de l’article VIII du traité de la Commission Baleinière Internationale autorisant la chasse à visée scientifique. Les travaux scientifiques du Japon ronronnent eux aussi. Selon l’Australie, le Japon a repris le tablier de boucher des baleines en Antarctique en mettant par dessus une blouse blanche d’apprenti scientifique. Un interminable rêve trompeur a persuadé le Japon qu’il pourrait capturer 935 rorquals de Minke par an dans l’Océan Austral. Si les autres Etats-parties à la Commission Baleinière Internationale avaient eu la même hallucination, c’est 82.215 rorquals de Minke qui auraient été tués. La vraie science a des bases et des perspectives. Elle initie des démarches pertinentes. L’état actuel des connaissances ne justifie plus la collecte de plusieurs milliers de bouchons auditifs en vue de déterminer l’âge ou la longévité des cétacés de l’Océan Austral. Des techniques non létales sont disponibles et statistiquement plus précises. Depuis le lancement de JARPA II en 2005, le comité scientifique japonais a seulement produit deux articles examinés par un comité de lecture. De toute évidence le Japon a besoin de tuer plusieurs milliers de baleines pour « pondre » deux articles scientifiques. Le rendement est faible. JARPA I n’était pas construit sur une vision et une planification scientifique. Par conséquent, JARPA II lui aussi est bancal et manque de fondations. Ces recherches ont prouvé leur vacuité et elles sont mortelles pour les animaux. Il est temps que dans ce domaine le Japon s’éveille au 21ème siècle.

 

 

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