L’usine d’équarrissage du groupe SARIA-Industries à Guer dans le Morbihan est entrée en décomposition. Les dysfonctionnements s’y accumulent. Dans la nuit du 9 au 10 mai 2000, une lagune de stockage des effluents a cédé, libérant dans la rivière Aff plusieurs centaines de m3 d’eau polluée par des matières en suspension chargées d’agents infectieux.
Aujourd’hui, des centaines de tonnes de cadavres de bovins morts de maladies s’entassent dans l’usine sans pouvoir être traités rapidement; plusieurs pannes ont bloqué la ligne de production. La viande maintenant en putréfaction exhale des odeurs nauséabondes et répand des jus infectés, menaçant la santé des 60 salariés et des riverains. La Direction des Services Vétérinaires et la Préfecture du Morbihan brillent par leur absence de réaction. Des mesures d’urgence doivent pourtant être prises pour résorber le stock de cadavres et remettre à niveau le fonctionnement de l’unité.
Plusieurs sites du groupe ont déjà pollué des rivières, comme à Dun-le-Palestel dans la Creuse, au Bayet dans l’Allier, ou à Arzano dans le Finistère où une vingtaine de vaches sont mortes en 1999 contaminées par des salmonelles relarguées dans le Scao avec les effluents de l’usine. La gestion de ses déchets d’équarrissage par SARIA-Industries est totalement déficiente, au moment même où l’industriel prétend mettre en place sur la commune d’Arzano un centre de traitement et d’incinération de farines animales, de boues de station d’épuration et de déchets de l’industrie agro-alimentaire d’une capacité annuelle de 180.000 tonnes. Les inquiétudes des habitants des communes environnantes sont justifiées, et encore renforcées par les derniers événements de Guer.
La “Maîtrise du cinquième quartier” dont se prévaut SARIA-Industries n’est qu’un slogan, ses pratiques polluantes vont à l’encontre de la sécurité sanitaire des populations et de l’environnement. Robin des Bois demande au Préfet du Morbihan de suspendre à titre de précaution l’exercice de la pêche et tous les usages de l’eau de l’Aff. Un centre de cosmétologie capte en aval l’eau nécessaire à la production.
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