Notre-Dame de Paris
Communiqué n°13
A l’heure de la messe, dimanche 31 mai 2020, la sainte trinité constituée de l’Hôtel de Ville, de l’Archevêché et du ministère de la Culture s’est livrée devant la presse à un prêchi-prêcha sur les reliques du parvis sinistré de Notre-Dame de Paris.
Un lâcher de paroles aussi émouvant qu’un lâcher de ballons a eu lieu en cette occasion. Un Monseigneur a dit que le Covid-19 et le plomb étaient partis grâce au souffle du Saint-Esprit et Madame la maire s’est, à peu de choses près, réjouie que les populations puissent à nouveau s’imprégner de la beauté des lieux barrés par les palissades du chantier et recouverts par une résine chimique.
Les officiants omettant de faire acte de contrition sur les négligences partagées qui ont abouti au désastre du 15 avril 2019 ont tourné la page et fait preuve d’une sérénité masquée.
Quelques minutes après, les premiers arrivants ont eu le privilège exceptionnel de s’asseoir en short et en jupe sur des bancs de pierre plus blanche que nature et déjà recouverts de pellicules de 300 à 1995 µg/m2 de plomb. Avant de se reposer, ils ont marché sur de l’asphalte, des dalles de granit et des pavés pollués au-delà du seuil toléré sur les lieux de vie et de récréation après les travaux de dépollution et pour certains pollués au-delà de la valeur de 5000 µg/m2 instaurée par l’Agence Régionale de Santé au plus fort de la campagne de Robin des Bois et de l’Association des Familles Victimes du Saturnisme.
Côté promenade Maurice Carême (interdite d’accès à toute population) et côté Seine, le sol meuble qui a été une zone d’accumulation préférentielle des particules d’oxyde de plomb et des autres polluants pendant l’incendie de 2019 n’a pas fait l’objet de prélèvements pendant le mois de mai 2020. Il y a un manque total d’information sur les modalités d’assainissement de ce terrain qui dans la précipitation du retour à l’anormal communique sans barrière avec des bosquets, des arbres et des sols végétaux saturés de poussières de plomb. Attention au porté main-bouche des enfants !
Côté Hôtel Dieu dont les toitures et les murs ont été pollués par les suies de l’incendie, le bilan plomb n’est guère plus reluisant. Le corridor de la rue du parvis Notre-Dame recueille les eaux d’orage et de nettoyage du parvis et s’apparente dans ses fissures, ses porosités et ses caniveaux à un gîte urbain de plomb.
L’ARS a au final délivré le 29 mai 2020 un avis sanitaire restrictif, mesuré et soumis à de multiples conditions sans avoir la compétence de se prononcer sur la durabilité de la résine chimique et sur sa résistance à l’abrasion des chaussures, trottinettes, vélos et autres agressions.
Robin des Bois déplore la réouverture de ce site pollué masqué à tous les publics et notamment aux enfants et aux femmes enceintes ou en âge de procréer.
Robin des Bois déplore que ce site pollué soit accessible au public sans information sur les risques sanitaires et sur les précautions vestimentaires et comportements requis.
Des instructions sur une visite dynamique incitant les visiteurs à éviter les relâchements et les contacts prolongés avec cet environnement à risques auraient été de bonne charité.
L’avis du 29 mai 2020 de l’ARS sur lequel les membres de l’Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris se sont très rapidement appuyés pour rouvrir la partie hors chantier du parvis sème la confusion sur un point capital du point de vue de la mise en danger d’autrui. A lire l’ARS, on en déduit que cet endroit placé sous la responsabilité de la mairie de Paris et du diocèse a été fermé au public depuis la nuit du 15 au 16 avril 2019. C’est faux, il a été en partie librement et sans aucune information préventive fréquenté et piétiné par des dizaines de milliers de touristes et de curieux de la mi-mai à la mi-août 2019 alors que les teneurs en plomb pulvérisaient tous les seuils réglementaires.
Lien vers les publications de Robin des Bois concernant l’incendie de Notre-Dame de Paris.
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