Entre le 2 et le 5 juillet 2006 dans le port d’Amsterdam, le tanker Probo Koala a déchargé, puis avec l’aval des autorités néerlandaises, rechargé ses déchets chimiques. Après avoir transité par l’Estonie, ils ont été abandonnés à Abidjan, Côte d’Ivoire, en août 2006.
Demain, mardi 1er juin 2010 s’ouvre aux Pays-Bas un procès visant à établir les responsabilités de chacun dans les faits commis à Amsterdam. Naeem Ahmed, dit Skipper, instigateur du concept de raffinerie flottante et planificateur pour Trafigura de l’escale du Probo Koala à Amsterdam devrait s’expliquer le 9 juin de même que Sergueï Chertov, commandant ukrainien et laconique. Lors d’un premier procès, la société Amsterdam Port Services initialement chargée de traiter les déchets a été condamnée à 450.000 euros d’amende et son dirigeant à 240 heures de travaux d’intérêt général dont la moitié avec sursis ; ils vont à nouveau comparaître. Trafigura ne risque rien au regard du désastre d’Abidjan : au maximum, une amende de 1,34 million d’euros.
A priori, il n’est pas envisagé dans le cadre de ce procès d’examiner les faits commis en Côte d’Ivoire mais Robin des Bois rappelle que 2 à 3000 tonnes de terres contaminées par les déchets toxiques du Probo Koala restent en place à Abidjan, quatre ans après le déversement, dans des conditions précaires. Robin des Bois demande aux Pays-Bas d’assurer le rapatriement et le traitement de ces déchets résiduels. Cette initiative devrait être entreprise en coopération avec l’Estonie. Ces deux pays européens ont une responsabilité conjointe dans le déroulement de cette tragédie. Ils contribueraient ainsi à la réparation des dommages en Côte d’Ivoire. Les Pays-Bas sont restés sourds à la résolution du parlement européen (octobre 2006) les invitant à veiller à l’élimination totale de la contamination environnementale, à la décision de la Convention de Bâle appelant à l’enlèvement immédiat des déchets toxiques, des sols et matériaux contaminés par la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à Abidjan (décembre 2006) et à l’appel de M. Okechukwu Ibeanu, rapporteur du Programme des Nations Unies pour l’environnement, pour la décontamination des sites pollués résiduels (novembre 2008). Quand en 1988 l’Europe profitant des lacunes du droit international a envoyé des déchets toxiques au Nigeria, elle en a assuré le reconditionnement et la réexportation dans le pays de départ, c’est-à-dire l’Italie. 22 ans plus tard, le comportement des Pays-Bas et de l’Estonie signe la régression et le repli sur soi de l’Europe.
Rappel : les associations Sherpa et Robin des Bois ont déposé au mois d’avril 2010 une plainte auprès de la Commission Européenne à l’encontre des Pays-Bas et de l’Estonie pour manquement concernant le traitement des déchets toxiques du Probo Koala.
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