La catastrophe environnementale, sanitaire et sociale due aux PCB se propage et atteint désormais la mer et les eaux internationales. Les sardines bougent, elles sont mangées par les poissons carnivores, elles entrent dans la composition de la farine de poisson. Les PCB s’accumulent et se concentrent dans les niveaux supérieurs des chaînes alimentaires.
Robin des Bois publie la carte des eaux intérieures et maritimes frappées par des interdictions de pêcher, de consommer ou de transporter toutes espèces de poissons ou des espèces particulières. Cette carte est à rapprocher de l’inventaire terrestre des sites pollués par les PCB régulièrement mis à jour par Robin des Bois et dont la dernière version sera diffusée à la fin de la semaine prochaine *.
Le gouvernement français ne prend pas la mesure du désastre et distille au compte goutte les arrêtés tardifs d’interdiction (liste des arrêtés en lien avec tableau récapitulatif).
Manquent à l’appel l’interdiction de pêcher dans le réseau de canaux du Nord-Pas-de-Calais et sur tout le cours de la Seine à partir de Corbeil-Essonne à l’amont de Paris.
Pour ce qui concerne les poissons marins, les informations officielles oublient prudemment d’évoquer le bar de la Manche Est qui est lui aussi menacé, de même que les maquereaux. Les effets négatifs des contaminations par PCB sur les capacités de reproduction des poissons continuent d’être négligés quand bien même ils sont avérés.
Au titre des réactions d’urgence, Robin des Bois préconise :
– Une campagne d’information à destination du grand public. L’ADEME (Agence De L’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a de l’argent pour cela. En effet, la détention d’appareils contenant des PCB n’est pas réservée comme on le croit souvent à des entités industrielles.
– Le contrôle strict des filières de récupération des métaux et des DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques).
– Des nouvelles modalités de gestion des boues de dragage des ports dont la quasi-totalité est immergée, le solde étant déposé à terre sans précaution particulière. Depuis 50 ans, la sécurité de la navigation prime sur la sécurité alimentaire.
– Le renforcement des réglementations sur le traitement des sols et vases pollués par des PCB.
– La recherche systématique des PCB dans les rejets liquides des décharges sauvages ou autorisées.
– La nomination d’une autorité unique PCB au détriment de ces empilements de commissions, de comités, de services, de guichets à subvention qui facilitent la progression des PCB.
– Dans le cadre des conventions internationales maritimes, l’exactitude et la ponctualité dans les bilans annuels de déversements et d’écoulements en PCB dans l’Atlantique et la Méditerranée.
– Le renforcement des sanctions et l’information urgente des magistrats sur les délits d’abandon d’appareils ou de terres contenant des PCB ainsi que sur les effets des pollutions accidentelles ou volontaires des fleuves, rivières et voies d’eau.
En vertu des articles pertinents du Code de l’Environnement sanctionnant le fait de jeter, déverser ou laisser écouler des substances nuisibles pour la conservation des poissons ou des mammifères marins, Robin des Bois s’apprête à porter plainte contre X pour délit de pollution et mise en danger de la vie d’autrui devant les Tribunaux de Grande Instance compétents dans le bassin fluvial Seine-Normandie.
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