La Commission pêche de Bruxelles vient d’autoriser l’extension du chalut électrique en Mer du Nord. Elle justifie cette décision par la capacité des Etats-membres à mener des projets-pilotes. 87 chalutiers hollandais peuvent maintenant pratiquer la pêche électrique contre 42 en 2012.
Cette nouvelle aberration est en contradiction avec le règlement pêche de 1998 qui, en se fondant en particulier sur le besoin de protéger les juvéniles, interdit l’utilisation d’explosifs, de poison, de substances soporifiques ou de courant électrique.
La sole est l’espèce cible principale de la « nouvelle » technique de pêche expérimentée depuis plus d’un siècle.
Le projet pilote européen dure depuis 2006 et ne fait l’objet d’aucun rapport d’étape. Des poissons remontés dans les chaluts montrent des brûlures, des ecchymoses et des déformations du squelette consécutives à l’électrocution.
Les dommages sur les coquillages, les crustacés, le plancton et les espèces de poissons non ciblées sont inconnus.
Il reste à l’Union Européenne à autoriser la pêche au cyanure comme en Asie et comme le disaient les soldats de la guerre 14-18 dans leur langage familier, « la pêche à la Von Kluck », c’est à dire à la grenade.
Les chalutiers hollandais mais aussi belges et anglais disposant de chaluts électriques peuvent débarquer leurs prises dans des ports comme Boulogne-sur-Mer ou Dunkerque. Les soles électrocutées peuvent sans difficulté être commercialisées en France. Une clarification envers les consommateurs s’impose à ce sujet.
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