Le Tennis à 380

11 juin 2004

Dans la lignée de la liaison routière à grand gabarit qui a bénéficié d’une procédure d’urgence éliminant sans consultation du public des platanes, des chênes, des tilleuls, des cèdres et des pins parasols, et qui a dégommé des habitats de pique-prunes, scarabées protégés – la plainte à ce sujet déposée à Bruxelles est en cours d’examen -, le Maire de Blagnac, un des directeurs de communication de la société Airbus, ne s’embarrasse pas de formalités concertantes. Le débat public n’est pas son fort; c’est plutôt son point faible.

 
Dans l’urgence, donc, il construit une boîte de 120 m de long, 40 m de large, et 12 de haut, dont on a cru au départ qu’elle servirait à stocker des pièces de l’A 380. En fait, il s’agit d’un demi-hectare consacré au tennis et volé au parc public du Ritouret à Blagnac, le coeur vert de la ville. Les parkings viendront ensuite en catimini. Robin des Bois, dans les derniers mois, a eu à connaître et à s’opposer à des projets modifiant l’emprise des jardins publics. L’exemple le plus connu, c’est celui de Grenoble et du parc Mistral. Du moins le Maire de Grenoble avait-il réalisé une enquête publique accompagnée d’une étude d’impact, d’un inventaire faune-flore, de mesures compensatoires et d’accompagnement qui, s’ils ne rendent pas le projet à nos yeux légitime, lui donnaient une texture et une teinture légales.

 
A Blagnac, rien de tout cela, un budget énorme, un club-house pour la communauté Airbus, des nuisances pour les riverains, et des mutilations pour le parc public du Ritouret, sans enquête publique.

 
Le Tribunal Administratif pourrait reconnaître cette carence, ou d’autres, le 17 juin dans le cadre du référé suspensif de l’association blagnacaise Brin d’Herbe, bien sûr soutenue par Robin des Bois.

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