C’est l’exploit que vient de subir un troupeau de veaux âgés de 6 à 12 mois partis de Tarragone (Espagne) le 18 décembre 2020 et revenus à Carthagène (Espagne) le 19 mars 2021. Ils étaient 1776 au départ. On ne sait pas encore combien ils sont à l’arrivée. De toute façon, ils ne vont pas être accueillis en héros. Ils vont être détruits comme des marchandises suspectes et périmées. La cargaison a été suspectée en Turquie d’être porteuse de la maladie de la langue bleue et son débarquement a été refusé au motif que des foyers de la maladie ont été identifiés dans la communauté autonome d’Aragon frontalière de la France. Les tentatives de débarquement en Libye et en Egypte ont échoué pour la même raison. Les certificats sanitaires des veaux issus des races charolaises et limousines attestaient l’origine Aragon mais selon les armateurs et les propriétaires de la cargaison, il s’agit d’une erreur administrative et les veaux qui ont passé 3 mois en mer derrière les barreaux proviendraient de régions épargnées par la maladie virale à déclaration obligatoire internationale.
Le navire de croisière bétaillère Elbeik a été construit en 1967 et appartient à l’armateur Ibrahim Maritime Ltd enregistré au Libéria c/o Rana Maritime Services SA (Liban). Croulant sous le poids des déficiences constatées par les inspecteurs de sécurité maritime en Roumanie, en Egypte et en Slovénie et banni pendant 3 mois (mars à mai 2015) des eaux européennes pour des détentions en récidive, l’Elbeik continue cependant à être aujourd’hui encore approuvé par les autorités sanitaires de l’Union Européenne.