Ece – Communiqué n°3
Le lien entre le phosphore et la prolifération des algues vertes et autres efflorescences toxiques algales et planctoniques est connu depuis plusieurs années. Les conventions internationales et les acteurs nationaux s’efforcent de maîtriser et de réduire le déversement des nutriments dans la Manche et la mer du Nord. Les 10.000 t d’acide phosphorique dans les citernes de l’Ece correspondent à 1/40 ième de la consommation annuelle d’engrais super-phosphatés sur l’ensemble du territoire français (année de référence 2004). Elles représentent un potentiel significatif d’eutrophisation des eaux marines et côtières et de prolifération des planctons comme les dinophysis, les Alexandrium et les pseudo-nitschia susceptibles de produire des toxines dangereuses pour les consommateurs de coquillages. Dans le cadre de la convention Ospar portant sur la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est, la Grande Bretagne déclare 2.900 t de rejets de phosphates dans la Manche (année de référence 2002) suite aux ruissellements et au transport par les fleuves de résidus de l’utilisation des engrais super-phosphatés et des détergents.
La cargaison de l’Ece représente donc, si elle était directement libérée dans le courant central de la Manche, une lourde perturbation environnementale et un retour au niveau des rejets en phosphates des années 80. Le risque Ece intéresse tous les pays riverains de l’Europe du Nord.
C’est pourquoi et compte-tenu du précédent communiqué, Robin des Bois soutient les efforts de la Préfecture Maritime de Cherbourg et de l’Etat français pour qu’il soit procédé dans les meilleurs délais au pompage de la cargaison de l’Ece aux frais de son armateur et des compagnies d’assurance dont les responsabilités sont engagées après la collision de l’Ece avec le cargo General Grot Rowecki.
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