Le relevage et le transport dans la nuit du 5 au 6 septembre 2001 de 5 munitions alliées et allemande du futur chenal du projet “ Port 2000 ” au Havre, vers la zone de pétardement à 4,6 milles en baie de Seine, auraient du être reportés. La nuit et la mer forte ont fait prendre des risques inconsidérés pour la sécurité des zones industrielles et urbaines du Havre. La perte d’une munition tirée et non- explosée, dans des conditions non explicitées, prolonge les risques pour les activités de pêche et de dragage. Elle aurait pu se traduire par la perte de l’équipage du canot pneumatique assurant le remorquage. Robin des Bois rappelle que selon le Cahier des Clauses Techniques Particulières du chantier de déminage, “ les interventions du GPD –Groupement des Plongeurs Démineurs – sur des engins explosifs seront suspendues à partir de mer 3 –peu agitée- par mesure de sécurité ” et que le “ Plan de sécurité du déminage du secteur sud des installations portuaires du Havre ”, n’autorise pas les opérations de déplacement d’engins dangereux du coucher au lever du soleil.
La nouvelle opération de mercredi 12 septembre porte sur 2 bombes anglaises de 500 kg ; le périmètre de sécurité intéresse les stockages pétroliers de la CIM (capacité de 4 millions de tonnes), les bacs de liquides inflammables ou toxiques de SOTRASOL, et des zones de stockage, d’entreposage, de matériaux divers et de conteneurs. En application de la directive Seveso à laquelle la CIM est assujettie, une information exceptionnelle doit être délivrée aux populations urbaines susceptibles d’être atteintes plus qu’en période normale d’exploitation par les conséquences d’un accident industriel déclenché par l’explosion inopinée d’une munition. De même, les établissements industriels et les nappes de pipelines inclus dans le périmètre de sécurité doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée pendant et à la fin des opérations de déminage – débombage.
Le 25 avril 2001, le Préfet de la Manche et de la mer du Nord déclarait que les opérations de déminage- débombage au Havre n’avaient pas “ un caractère d’urgence ” et que les plongeurs- démineurs disposaient “ d’une entière maîtrise du temps ”. 5 mois après, le temps est à la précipitation et le Port Autonome du Havre exerce des pressions sur la Marine Nationale et les autres intervenants pour que les opérations soient terminées à la fin du mois, autant dire bâclées.
Quelques uns des vestiges d’un navire construit avant le 18ème siècle et détruit en 2002 par le Port
Autonome du Havre, pendant les travaux de Port 2000. Photo Robin des Bois