Commission Baleinière Internationale
21-25 juin 2010 Agadir – Maroc
Communiqué n°5
Robin des Bois restera très vigilant sur l’évolution de la recherche d’un compromis au sein de la CBI. Plusieurs délégations et quelques ONG en font leur priorité et déplorent qu’en l’état actuel le Japon, l’Islande et la Norvège restent hors de contrôle de la convention. Robin des Bois préfère cet état de fait au contrôle par le Japon, l’Islande et la Norvège de la Commission Baleinière Internationale.
Robin des Bois souhaite que la France et d’autres pays européens se joignent à la plainte de l’Australie devant la Cour Internationale de justice de La Haye visant à condamner la chasse scientifique aux baleines pratiquée par le Japon dans l’océan Austral. La prochaine campagne de la flotte baleinière japonaise en Antarctique serait encore plus contestable.
Les rangs des pays qui respectent le principe de précaution à l’égard des baleines doivent être resserrés. Les Etats-Unis sont de plus en plus ambigus, dans la salle des compromis perdus. De l’autre coté de l’Atlantique, l’Union Européenne est sous l’influence néfaste de la Norvège, elle est enkystée par le Danemark, chasseur féroce de globicéphales. L’éventuelle accession de l’Islande à l’Union Européenne se doit d’être assujettie à son renoncement à la chasse baleinière.
Les critères d’attribution de quotas au titre de la chasse autochtone de subsistance doivent être loyaux, stables et vérifiés. Le discours du Danemark au nom du Groenland est opportuniste : « la consommation de viande de baleine réduit nos émissions de CO2 et s’inscrit dans une dynamique de développement durable ». La chasse autochtone de subsistance, ex « chasse aborigène » doit répondre à des besoins culturels et nutritionnels directs. Vendre cher de la viande de baleine dans des restaurants huppés, c’est pratiquer une chasse à but mercantile. A l’arraché, le Danemark a obtenu pour le compte du Groenland un quota de 9 baleines à bosse sur trois ans en tant que chasse autochtone de subsistance. En contrepartie, la Communauté Inuit du Groenland voit son quota de rorquals communs diminué de 9 individus. Ce marchandage ne satisfait pas les pays de la zone caraïbe et d’Amérique du Sud car en fonction des migrations, les baleines à bosse sont au Nord de l’Atlantique ou dans les tropiques.
L’imprégnation de la viande de baleines par les micro polluants chimiques est spectaculaire et logique puisque ces mammifères sont au sommet des chaînes alimentaires marines. Les pays chasseurs sont appelés depuis 1998 à fournir à la CBI des informations actualisées sur les niveaux de pollutions et les effets possibles pour la santé de la consommation de la viande de baleine mais les pays chasseurs restent discrets à ce sujet. Par contre ils sont imbattables sur sa teneur en protéines supérieure à la viande de porc et de poulet et sur sa teneur en cholestérol inférieure de moitié à celle de la viande de bœuf. Il convient d’agir en national et en international pour que toutes les sources de polluants chimiques ou radioactifs qui aboutissent en mer soient réduites.
Enfin, il faudra veiller à ce que le nouveau groupe de travail scientifique sur la protection des baleines vis-à-vis des marées noires en Arctique entre effectivement en action. Il serait utile que le CEDRE (Centre de Documentation, de Recherche et d’Expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) y contribue.
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