Communiqué n°2
Commission Baleinière Internationale
21-25 juin 2010 Agadir – Maroc
Un plateau de propositions contradictoires est sur la table de la Commission Baleinière Internationale à Agadir.
Il est présumé aider la C.B.I. à sortir du marasme et du statu quo que certaines parties prenantes – ONG et Etats Membres – lui reprochent. « L’éclatement » de la commission est brandi d’année en année comme un épouvantail. Et si c’était le contraire ! En dehors de la convention, le Japon ne pourrait plus se prévaloir de son article 8 autorisant la chasse à des fins scientifiques et serait clairement le seul pirate en Antarctique ou dans les autres sanctuaires où son armada s’aviserait de chasser la baleine.
Malgré des stratégies convergentes et des alliances, les pays chasseurs les plus déterminés n’ont pas réussi à déboucler le moratoire sur la chasse commerciale en vigueur depuis 1986.
Les baleines chassées en Antarctique ou en Arctique par le Japon, l’Islande, la Norvège suscitent de plus en plus d’émotions, de scandales, de critiques et de déficit d’image et financier. Le monde a perdu l’appétit de la viande de baleine.
Le processus de négociation tel qu’il sera encouragé cette semaine au Maroc est l’ultime manœuvre des pays chasseurs existants et potentiels pour relancer la chasse à la baleine et plus globalement l’industrie baleinière. En effet, les plus grands profits à tirer des cétacés ne sont pas réservés aux comptoirs des bouchers ou aux rayons viandes des grandes surfaces. Derrière l’activisme baleinier du Japon et de ses alliés se profilent d’autres intérêts et profits considérables. Les sous-produits des baleines et des cachalots sont utilisables par les secteurs de la parfumerie, de la cosmétique, de l’hygiène corporelle, des compléments et additifs alimentaires, des engrais et par la chimie fine. La recherche sur les applications innovantes des produits baleiniers est un objectif majeur de la chasse scientifique conduite par le Japon. A noter qu’un programme de coopération fait partie du processus de négociation et prévoit de faciliter les partenariats, le développement d’entreprises et la coopération technologique
Il n’y a rien de bon à attendre de ce processus de négociation et de ses perspectives divergentes : il n’interdit pas la chasse dans les sanctuaires, il entérine les activités de chasses existantes, il n’interdit pas le commerce international des produits baleiniers ; ce processus progressif de ruine du moratoire consoliderait pendant une période intérimaire de 10 ans plusieurs foyers de chasse à la baleine dans l’hémisphère nord sans éliminer immédiatement la chasse en Antarctique.
Robin des Bois est formellement opposé à cette proposition de décision dite consensuelle. Le 18 juin, l’Union Européenne a adopté à l’unanimité, à l’exception du Danemark une position très réservée vis-à-vis du projet. Pour l’Australie et Monaco, il est en l’état inacceptable. Tout désespoir n’est pas encore permis.
Imprimer cet article