Objet : détonateurs sur le littoral
Aujourd’hui, le Panther, petit caboteur de 62 mètres de long, va quitter le port de Cherbourg avec à bord des grenades, du perchlorate d’ammonium en provenance de la Société Nationale des Poudres et Explosifs de Bordeaux, des munitions de première catégorie ainsi que des fusils mitrailleurs Herstal.
En 1991, un début d’incendie avait eu lieu sur un bateau du même type parti de Cherbourg pour le port de Drogheda en Irlande.
En 1987, un autre caboteur spécialisé dans le transport d’explosifs, le Hornestrand, après un début d’incendie dans ses cales avait été abandonné par son équipage et a dérivé pendant 5 jours dans la mer de la Manche. Il était chargé de 240 tonnes de dynamite et de 130 tonnes de détonateurs.
En 1987 encore, un cargo indien avait failli exploser dans la baie de Douarnenez où il avait été autorisé à se réfugier. Il transportait 500 tonnes de dynamite et de détonateurs chargés sur …de la pâte à papier qui avait commencé à prendre feu.
Ces alertes n’ont servi à rien. Les transports d’explosif civils ou militaires se font toujours n’importe comment. La marée de détonateurs sur la façade atlantique française en témoigne. Si les ministères des Armées, de l’Environnement et de la Mer n’étaient pas, dans ce domaine, au service des abonnés absents, le Panther ne quitterait pas ce soir le port de Cherbourg.
Le Panther qui devrait appareiller pour une destination officiellement inconnue est l’exemple même du bateau bombe cumulant les risques et périls.
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