Nous sommes venus au portail de l’ex-Ministère de la Marine Marchande et de l’actuel Secrétariat d’État à la Mer pour témoigner une fois de plus des ravages des pavillons de complaisance et de l’exploitation des marins étrangers par des armateurs européens.
Neuf marins syriens et un marin libanais sont cloîtrés à bord du Khalifeh One depuis 78 jours. Ils n’ont pas les moyens de téléphoner à leurs familles et les échanges par courrier sont très difficiles à établir. Le Khalifeh One appartient à des négociants en bétail installés en France et en Angleterre. Alors que depuis le naufrage de l’Erika, les ministères européens concernés prétendent faire la chasse aux bateaux sous-normes et aux registres de pavillons exotiques, opaques et mal classés dans les statistiques, le Khalifeh One, battant alors pavillon du Honduras, a pu être acheté dans le port de Sète, en décembre 2001, par des propriétaires anglais en vue de faire du trafic transmanche de moutons.
Résultat de ce que nous ressentons comme une forfaiture de la part des propriétaires du Khalifeh One et comme une négligence de la part des services maritimes français, anglais, irlandais et européens: le navire est désaffecté, les 10 marins ne sont pas payés depuis 5 mois; grâce à sa préméditation, l’armateur anglais s’exempte du paiement des charges sociales par le placement de son bien sous l’avantageux régime des 699 km2 des îles Tonga.
Imprimer cet article