Le pétrolier tanker simple coque Muadi dont l’armateur est la société française PERENCO est vendu pour démolition au Bangladesh, 695 $ la tonne (soit près de 15 millions de dollars). Construit en 1972, le Muadi (ex-Beatrix Voyager, ex-Chevron Zenith, ex-Afran Zenith, ex-La Nina) a été converti en 1982 en stockage flottant et était jusqu’alors utilisé au large du Congo. Ce type d’activités génère dans les citernes et les canalisations des quantités importantes de sédiments et des accumulations de gaz favorisant au moment de la démolition les explosions meurtrières.
Sa période de construction suggère que le Muadi contient des quantités importantes d’amiante et de PCB. Le Muadi, juste avant sa mise sur le marché de la démolition a été vendu à la société américaine Western Overseas Corporation par l’intermédiaire du courtier français Barry Rogliano Salles (BRS). Un moyen d’éviter l’arrêté du 15 février 2006 du Conseil d’Etat français interdisant la vente de navires en fin de vie à des pays non membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE).
Robin des Bois déplore que des entreprises françaises permettent sans précautions particulières la démolition d’une coque aussi polluante dans un pays aussi démuni que le Bangladesh et souhaite que le gouvernement français rappelle à leurs devoirs les armateurs français et courtiers en déchets.
D’autre part, il se confirme malgré les dénégations des armateurs et du groupe financier allemand KGAL que le Maersk Barcelona, le Maersk Brisbane et l’Ankara) ont eux aussi été vendus pour démolition au Bangladesh au prix de 763 $ la tonne. Là encore, les beaux discours des autorités allemandes s’effacent face à la réalité de l’argent. Si les porte conteneurs allemands avaient été vendus en Inde dans un chantier mieux organisé en termes de sécurité physique et sanitaire, les trois porte-conteneurs auraient été vendus aux prix moyen de 550 $ la tonne. En favorisant l’option Bangladesh, les armateurs allemands s’assurent un gain supplémentaire de près de 10 millions de dollars, au détriment de la protection des hommes et de l’environnement.
Imprimer cet article