A la suite d’une cause non élucidée, le tuyau à informations de la Préfecture des Bouches-du-Rhône est en panne sèche depuis le samedi 8 août ; entre le vendredi 7 août, date de l’accident, et le samedi 8, ce même tuyau avait déversé sur la presse et l’opinion publique un flux de 4 communiqués.
Il est demandé aux pouvoirs publics de rétablir la communication à l’aide de moyens provisoires. Des questions urgentes n’ont pas de réponse officielle. Elles concernent par ordre chronologique la quantité de pétrole récupérée par le pompage de surface, sa destination et ses modes de valorisation ou d’élimination, les modalités de l’opération de décaissement des terres polluées, l’évaluation des volumes concernés et leur destination aux fins de traitement, ainsi que les modalités de restauration géologique du substrat de la steppe sèche.
L’autre interrogation concerne évidemment l’état des eaux souterraines et superficielles et en particulier la qualité des eaux de puits et de forages agricoles.
La banque de données non exhaustive ARIA cite dix ruptures d’oléoducs en France entre 1980 et 2008 parmi lesquelles quatre dans les Bouches-du-Rhône. Ces quatre accidents ont impliqué du pétrole brut et ont eu comme conséquences un incendie, des pollutions d’étangs, de ruisseaux, de la Durance et du Rhône, et de nappes phréatiques. Dans tous les cas, les quantités déversées ont été inférieures de beaucoup à celle de Saint-Martin-de-Crau.
En France, le dernier accident terrestre important s’est produit dans l’Essonne au Plessis-Pâté avec la rupture d’un oléoduc reliant Le Havre et la raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne. La quantité déversée a été alors estimée à 700 m3 et aujourd’hui, le site de l’accident est inscrit dans la base de données gouvernementale sur les sites et sols pollués.
En conséquence et étant donné que plusieurs des accidents précités concernent directement la Société du Pipeline Sud-Européen, Robin des Bois réclame un élargissement de l’information sur cet accident et sur l’état du réseau de la SPSE et des réseaux analogues. Ces réseaux de canalisations souterraines transportant des hydrocarbures traversent à l’évidence des zones urbanisées et des zones écologiquement sensibles à faible densité humaine. Demander le contournement des unes et des autres, c’est de l’enfantillage. Par contre, il est urgent que les réseaux existants et en projet bénéficient d’une étude de dangers quand ils traversent des « points singuliers » comme l’immédiate proximité des cours d’eau, des voies ferroviaires et autoroutières, la contiguïté avec des installations Seveso ou nucléaires et des Etablissements Recevant du Public, les franchissements d’ouvrages d’art et les traversées de zones naturelles.
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