Le déferlement de produits divers et toxiques sur le littoral du Nord Cotentin souligne les conditions de laisser-aller du transport maritime.
Le premier moyen d’éviter le désarrimage des conteneurs est de réduire la vitesse du navire dans le très gros temps.
Le deuxième, c’est d’équiper tous les porte-conteneurs de cellules guides qui immobilisent les conteneurs, même dans les tempêtes.
Ces deux mesures simples ont un inconvénient commun : elles font perdre du temps en mer ou à quai (pour le déchargement) aux transporteurs maritimes.
L’impuissance de la Marine Nationale à récupérer les épaves démontre que la protection de l’environnement et la sécurité de la navigation ne sont hélas pas des priorités. Le chalut Refuto (récupérateur de fûts toxiques) ne semble pas encore opérationnel, non plus que le nouveau système de remorquage des conteneurs mis au point par la cellule anti pollution de la Marine Nationale et expérimenté dès juin 1990 (par beau temps).
Les conteneurs de matières dangereuses ne sont toujours pas équipés de balises permettant leur localisation immédiate alors que ce dispositif est opérationnel depuis 1992.
La stratégie des sauveteurs est d’éloigner le plus possible de la côte la majorité des conteneurs et de les couler dans les fosses tout en ramenant à quai un ou deux trophées, gage de sérieux et d’efficacité.
Pourtant, la Conférence sur la Protection de la Mer du Nord dont la France est signataire engage les pays européens “à réduire les risques de perte en mer de marchandises et à améliorer les conditions de récupération de ces marchandises”.
La perte de 90 conteneurs du navire de la compagnie Delmas est l’une des plus importantes de ces dernières années.
Robin des Bois, association de protection de l’Homme et de l’Environnement, étudie avec ses avocats la possibilité de porter plainte contre ce transporteur.
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