Médaille de plomb pour l’Union Européenne

10 août 2012

MSC Flaminia
C
ommuniqué n°2

 

Le porte-conteneurs MSC Flaminia accidenté le 14 juillet 2012 est à 450 km à l’ouest de Brest. Il transporte 2.876 conteneurs et plusieurs milliers de tonnes de fioul de propulsion. Le convoi de remorquage est en attente d’une éventuelle destination finale autre que les abysses de l’Atlantique. Les records d’errance en haute mer du Kharg V et du Castor seront-ils battus ?

Le Kharg V, pétrolier iranien en difficulté le 19 décembre 1989 avait été refusé dans les eaux territoriales du Maroc, du Portugal, de l’Espagne, du Sénégal et du Cap Vert. Ce n’est que le 6 février 1990 que la cargaison du Kharg V avait fini d’être transbordée en haute mer au large de la Sierra Leone sur un autre pétrolier iranien.

Le pétrolier Castor battant pavillon chypriote a été victime en Méditerranée d’une fissure sur le pont le 31 décembre 2000. A la recherche d’un refuge qui lui a été successivement refusé par le Maroc, l’Espagne, l’Algérie, Gibraltar, la Tunisie et Malte il a finalement été accueilli le 14 février 2001 au port du Pirée, en Grèce. A l’issue de cette longue séquence de non assistance à navire en difficulté, le Secrétaire Général de l’Organisation Maritime Internationale avait déploré l’absence de coopération internationale, de protocole de gestion et de structure d’accueil pour les navires en difficulté.

Les Etats-Membres de l’Union Européenne, 10 ans après l’affaire du Castor et après le naufrage de l’Erika et malgré les dispositions en vigueur sur les « abris refuge », sont incapables de proposer à l’armateur du MSC Flaminia des solutions pour mettre en sécurité le navire, pour faciliter l’expertise post-accidentelle, transvaser le fioul de propulsion, décharger les conteneurs, pomper et traiter les eaux d’extinction en fond de cales. C’est profondément navrant.

Le MSC Flaminia bat pavillon allemand. L’indifférence qui l’entoure depuis presque un mois est un encouragement pour tous les armateurs européens à immatriculer leurs navires au Vanuatu ou en Mongolie.

Quand il s’agit d’accueillir des porte-conteneurs de plus en plus grands emportant 18.000 boîtes, les ports européens se livrent à une concurrence impitoyable. Quand il s’agit de recueillir un porte-conteneurs en difficulté, ils sont tous unis pour le rejeter.

 

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