Mission Radium
La campagne qui s’ouvre de dépistage et si nécessaire d’assainissement des sites radium est l’aboutissement de recherches historiques initiées depuis 14 ans par Robin des Bois et l’ANDRA dans le cadre de l’inventaire national des déchets radioactifs. Le radium a été utilisé entre 1900 et 1960 pour des usages médicaux, pharmaceutiques ou parapharmaceutiques, d’hygiène corporelle ou cosmétiques. Sa luminescence a été exploitée par les industries horlogère, textile, aéronautique et de l’armement. Il est possible que des traces d’autres radioéléments comme le tritium soient détectées dans les ateliers consacrés à l’horlogerie et à l’aéronautique.
Le radium 226 est radiotoxique. Sa période radioactive est de 1600 ans. Les risques sanitaires sont de deux types :
– risques d’exposition externe. Un tube contenant 5 milligrammes de radium délivre à 10 cm une dose de quatre millisieverts par heure. La limite annuelle d’exposition pour le public peut donc être atteinte en une heure, en quelques jours, en quelques semaines ou en quelques mois à proximité d’une source non identifiée de radium 226.
– risques d’exposition interne par ingestion, inhalation ou contact après la rupture d’un objet contenant du radium ou à proximité d’une source diffuse.
L’exposition rapprochée, répétée et prolongée peut entraîner des dommages physiques comme des brûlures et induire des risques supplémentaires de cancer.
Le travail d’investigation historique complémentaire et approfondi diligenté par l’Autorité de Sûreté Nucléaire aboutit désormais à une liste de 134 sites susceptibles d’être contaminés, dont 84 en Ile-de-France, 24 en Franche-Comté et 26 répartis dans les autres départements. Cette liste élargie comprend des laboratoires et des ateliers ayant mis en œuvre, conditionné, stocké, loué ou utilisé du radium dans des objets, des produits ou encore des pièces détachées. Elle exclut les sites de production de radium 226 et autres sites industriels dont l’assainissement est en cours ou a déjà été réalisé et validé par les autorités de sûreté. Les premières listes publiées en 1997 comprenaient environ 80 sites.
La loi du 28 juin 2006 relative à la gestion des matières et déchets radioactifs et l’installation en 2007 de la Commission Nationale des Aides dans le domaine Radioactif (CNAR) confèrent à cette mission radium des bases juridiques et les indispensables ressources financières.
Robin des Bois fera partie de la formation restreinte de la CNAR qui étudiera très régulièrement l’avancée de tous les travaux. L’association exercera une vigilance particulière à l’égard de tous les propriétaires d’appartements ou syndics d’immeubles ayant abrité des activités historiques associées au radium qui en refuseraient l’accès aux diagnostiqueurs de l’IRSN. Plusieurs cas similaires, notamment dans des pharmacies, ont été observés entre 1997 et 1998 quand les premiers inventaires spécialisés dans le radium ont été publiés. Les traces ou poussières de radium éventuelles sont généralement accumulées dans des points ou des zones très localisés. Il n’est pas attendu que des immeubles entiers soient contaminés par des activités artisanales concentrées dans un appartement ou sur un ou deux niveaux. En l’absence d’informations et de réglementation sur les dangers réels de sa manipulation, la valeur exorbitante du radium était l’argument le plus dissuasif de sa dispersion dans l’environnement. Cependant une attention particulière doit être portée sur les parties communes, les caves, les combles, les remises, les locaux consacrés aux poubelles, les canalisations d’évacuation des eaux usées, les planchers et les escaliers en bois quand ils sont d’époque.
La hiérarchisation des diagnostics a été effectuée par les pouvoirs publics selon les informations historiques recueillies et analysées. Le critère principal est la quantité estimée de radium mise en œuvre pendant la durée d’exploitation. Robin des Bois, au sein de la CNAR, veillera à ce que tous les sites repérés soient examinés dans des délais raisonnables et proportionnels aux risques de chacune des activités.
Pour Robin des Bois, c’est le dénouement positif d’une campagne au long cours. L’association estime que cette campagne nationale de dépistage et d’assainissement des sites pollués par le radium, complémentaire de la collecte organisée par l’ANDRA des objets en contenant du radium, est d’intérêt général. C’est une étape décisive dans la liquidation du passif alimenté par l’exploitation effrénée de la découverte de Marie Curie au début du 20ème siècle.
Des informations complémentaires sont disponibles dans les inventaires 1997, 1998, 1999, 2000 et 2002 de l’ANDRA.
∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴
AVIS
Les documents en lien sur cette page contiennent l’inventaire des sites potentiellement contaminés à Paris répertoriés par Robin des Bois et publié en 1998 et 2000. Certains sites sont maintenant considérés comme exempts de contamination.
Pour ne pas susciter de réticences nuisibles à la conduite des opérations de dépistage et d’assainissement de la part des propriétaires, le comité de pilotage de la Mission Radium composée du Ministère de l’Ecologie, de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, de l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs et de la préfecture de la région d’Ile-de-France pour ce qui concerne les sites de la région parisienne, ne souhaite pas communiquer les adresses précises des immeubles ou parties d’immeubles concernées.
Pour sa part et sous sa responsabilité exclusive, Robin des Bois communique 35 adresses où d’après les informations recueillies à ce jour des opérations de lever de doute s’imposent. Elles ont été publiées par Robin des Bois en 2000 et certaines d’entre elles ont été reprises et citées par des organes de presse. Les responsables de ces sites ont été informés entre 1996 et 1999 par des visites de Robin des Bois, ou des lettres recommandées, et par l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants). Comme le montre l’exemple de Boubée / BNP Paribas, 3 place Saint-André-des-Arts, Paris, certains de ces sites ont pu depuis lors changer de mains.
Si vous avez un intérêt personnel pour une de ces adresses et dans le but primordial de mieux connaître l’historique et l’ampleur des activités radium qui y étaient mises en oeuvre et leurs localisations exactes, vous pouvez téléphoner au numéro vert dédié et géré par l’Autorité de Surêté Nucléaire -ASN-, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire-IRSN- et l’Agence Nationale des Déchets Radioactifs -ANDRA- : 0800 610 520
∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴ ∴
Exemples de trois sites potentiellement contaminés.
1: Ex-comptoir central d’histoire naturelle Boubée vendeur de minéraux radioactifs.
Extraits de l’Encyclopédie Minière et Métallurgique L. Guillet. |
2: Ex- société du Radium Médical
Extraits de l’Encyclopédie Minière et Métallurgique L. Guillet. “Le radium et les radio-élements” par Maurice Curie. Editions J-B Baillière et Fils, 1925. |
3: Ex-pharmacie herboristerie du Bon Marché 17 rue Chomel, 75007 Paris.
Extraits du journal “La Flèche” de Robin des Bois (pdf, 7Mo)
La Curiemania – Flèche n°29, été 1997.
Au Bon Radium Parisien / BD pour les enfants du groupe scolaire Marie Curie – Flèche n° 30, autonme 1997.
Tho-Radia – Flèche n°33, printemps été 1999.
Les mauvais sorts du radium – Flèche n°36, été indien 2000.
Lettre aux parents du groupe scolaire Marie Curie de Nogent-sur-Marne, 4 septembre 1997.
Documents archives et photos Robin des Bois
Imprimer cet article