Les deux plus importants sites pollués du territoire national portent en partie l’empreinte de M. Marc Rich. Partenaire du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) dans les années 90, Marc Rich est impliqué dans la liquidation judiciaire des Mines et Produits Chimiques de Salsigne (MPCS) dans l’Aude, un point culminant qui pollue par l’arsenic et les cyanures la vallée de l’Orbiel (cf. le communiqué de presse du 24 janvier 2003: “les casseroles de Metaleurop”). Il est aussi, comme la presse l’a souligné, le fondateur de Glencore, principal actionnaire de Metaleurop.
Metaleurop est en train de se désengager de l’Europe. Vente de la fonderie de Carthagène en Espagne, de la fonderie neuve de Nordenham en Allemagne, asphyxie de la fonderie de Noyelles-Godault, fermeture de l’usine de production de trioxyde d’arsenic à Marseille; en France subsistent une usine d’oxyde de plomb ouverte en 1911 à Rieux dans l’Oise et des ateliers de broyage de batteries, à Arnas dans le Rhône et à Escaudoeuvres dans le Nord.
Mais les sites fermés par Metaleurop restent très actifs dans le domaine de la pollution Dans le port de la Lave à Marseille, les sédiments sont contaminés par l’arsenic jusqu’à 1,8 g/kg . Des décharges et dépôts de plomb sont enkystés dans le Nord-Pas de Calais.
Les mines du patrimoine Metaleurop réservent pour l’avenir dans la moitié sud de la France des menaces graves pour l’environnement et la sécurité, comme à Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille dans le Gard et à Largentière dans l’Ardèche.
Le lâchage de la filiale Metaleurop Nord par Metaleurop SA préfigure la sortie du groupe du tissu industriel français. Il importe donc tant que la coquille n’est pas complètement vide d’exercer des pressions sans plus de retard pour que, conformément aux réglementations en vigueur, l’état des lieux des pollutions et l’échéancier des actions de remédiations soit fixé et observé.
“L’amendement Metaleurop” mis à l’étude par le gouvernement et qui pourrait être joint à la future loi sur la maitrîse des risques industriels est donc le bienvenu. Il permettrait aux préfets de demander à tout moment la démonstration des capacités financières du détenteur du site à résorber les pollutions. Difficilement applicable à la filiale Metaleurop Nord, il pourrait être utile pour contrecarrer le groupe Metaleurop et les autres industriels qui organisent leur retrait et leur faillite afin de faire tomber le lourd poids des passifs environnementaux dans l’escarcelle des pouvoirs publics et de l’ADEME.
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