Mystères et consternations autour des Îles du Ponant

25 janv. 2001

Parti mardi en fin de journée de Belle – Île, le caboteur Îles du Ponant a affronté des conditions météo violentes, avec rafales et bourrasques force 8 à 10. Mais il est resté bien isolé.

Selon les sources officielles (Lloyd’s Register of Ships 2000), l’armateur des Îles du Ponant est le Ministère des Transports qui en aurait confié l’exploitation au Conseil Général du Morbihan, lui même concédant la gestion du navire à l’armement Allaire.

On peut légitimement s’étonner qu’aucune de ces entités n’ait été capable de donner des informations précises sur l’heure de départ du caboteur et qu’aucune alerte n’ait été diffusée pendant la nuit du mardi 23 au mercredi 24 janvier 2001. En effet, quelle que soit l’heure de départ (16, 17 ou 22 heures), les Îles du Ponant aurait dû arriver dans l’estuaire de la Loire au plus tard à 2 heures du matin, au plus tôt à 20 heures. Une fois de plus, la communication entre les différents intervenants potentiels à terre a lamentablement échoué, frisant la désinvolture. C’est seulement à 8 heures du matin à l’appontement vide des Îles du Ponant que … les chauffeurs de camions venant livrer des hydrocarbures au caboteur ont exprimé leur inquiétude.

Le naufrage des Îles du Ponant témoigne du manque de rigueur des procédures d’assistance aux navires en difficulté. Encore une fois, un an après l’Erika, le Port de Saint-Nazaire, le Cross d’Etel, la Préfecture Maritime n’ont rien vu ou entendu d’anormal ou de significatif, ou rien compris. Quant aux divers responsables du navire apparemment aussi enchevêtrés et masqués que les propriétaires de n’importe quel pétrolier battant pavillon de complaisance, ils dormaient.

Robin des Bois demande la réorganisation d’urgence du réseau de surveillance du littoral, la réouverture 24 heures sur 24 des sémaphores seuls capables d’assurer une veille de proximité le long du littoral français, la mise à la casse du sister ship des Îles du Ponant, le Guédel construit en 1970 et la mise en chantier immédiate de caboteurs modernes capables d’assurer et de développer en toute sécurité le transport des marchandises entre le continent et les Îles du Ponant.

 

 

 

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