Nous irons tous à Saragosse – Lettre ouverte

1 oct. 1992

Lettre ouverte à M. Bianco, Ministre des Transports

Objet : tunnel du Somport, action de Robin des Bois devant le ministère des Transports.

 

Monsieur,

Peut-être que dans votre ministère vous entendez assez peu parler “d’environnement”, de “sauvegarde des paysages”, d’espèces menacées d’extinction”. Nous savons cependant que vous n’êtes pas insensible à l’écologie depuis que vous avez signé, alors que vous étiez Secrétaire Général de l’Elysée, une pétition contre le projet Géofix de stockage souterrain de déchets dans le massif du Lubéron et près de votre fief politique de Forcalquier. Quel dommage que vous n’ayez pas de pied à terre dans la vallée d’Aspe et près du tunnel en projet du Somport.

A propos de ce projet, laissez nous vous dire notre affolement. Au départ, il était question d’un tunnel, ensuite d’une voie rapide Pau – Saragosse, plus tard d’un axe autoroutier Bordeaux – Pau – Saragosse, maintenant d’un grand axe trans-européen qui, selon les vœux de M. Jean-François Poncet, ancien ministre et Président du Conseil Général du Lot-et-Garonne “doit devenir un des grands axes européens dans dix ou quinze ans”.
Nous en sommes donc aujourd’hui au Limoges – Bordeaux – Pau – Saragosse.
N’hésitons pas à préconiser le Paris – Saragosse, le Bruxelles – Paris – Saragosse, le Copenhague- Saragosse, l’Oslo – Saragosse. Ne boudons pas le plaisir, soyons modeste et finissons-en par le Mourmansk – St Petersbourg – Saragosse.
Le problème est qu’entre Mourmansk et Saragosse, il y a 30 kilomètres où il est physiquement, politiquement, et humainement impossible d’inscrire un axe trans-européen routier.

La vallée d’Aspe est là, bien là, avec ses gorges, les bergers, les gaves et 2.000 Aspois ; ainsi que 13 à 17 ours qu’au regard des directives européennes et de la législation française, il est impossible d’exterminer.

Nous vous demandons, Monsieur le Ministre, de bien vouloir regarder les choses en face en Aspe. Alors, vous comprendrez qu’il y a quelque chose de vicié dans ce projet. Nous espérons que vos services n’accorderont pas immédiatement l’adjudication des travaux du percement du tunnel à l’entreprise Razel et que vous vous accorderez quelques semaines de réflexion et de concertation avec les associations de protection de l’environnement et le ministère de l’Environnement.

 

 

 

 

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