Objet: bateaux plutonium
Selon sa présidente, Areva pourrait postuler au Prix Nobel de la Paix, et la Transat en double du plutonium serait la plus grande mission humanitaire jamais entreprise par l’Homme depuis le mythique et mythomane programme des années 50 “Atom for Peace” qui consistait quelques années après Hiroshima et Nagasaki à “transformer les épées en charrues.”
La vérité, c’est que les Etats-Unis font retraiter dans un pays tiers du vieux plutonium pollué à l’americium et au gallium dans une vieille usine française théoriquement fermée, et en cours de balayage et d’assainissement final, non sans risques.
Robin des Bois estime que la fabrication de combustible MOX à Cadarache est une opération illégale, à caractère commercial, dans le cadre d’un contrat de 115 millions de dollars signé en 1999 aux Etats-Unis par la Cogema, filiale d’Areva et un consortium américain. Il prévoyait la construction aux Etats-Unis d’une usine de combustibles MOX à base d’uranium enrichi et de plutonium de qualité militaire provenant du démantèlement d’armes militaires techniquement et politiquement obsolètes. 5 ans après, alors que le monde a changé et que la tension et la tentation redoublent sur les armes ou matériaux de destruction massive, 140 kg de plutonium militaire prennent la mer et la route pour plus de 6.000 km sur le Pacific Teal et le Pacific Pintail, des bateaux de plus de 20 ans qui mériteraient, au moins en partie, d’être stockés en tant que déchets radioactifs, puis sur des vecteurs de transport qui auront à s’inscrire dans des réseaux saturés et impactés par des milliers de tonnes de matières dangereuses en transit.
La crainte pour l’avenir, c’est aussi que les Etats-Unis renoncent pour des raisons diverses à construire sur leur sol une usine de MOX et que s’installe une navette transatlantique de Plutonium 239. En l’absence d’engagement officiel du gouvernement français à cet égard, rien ne permet de croire que ces 140 kg de plutonium destinés à fabriquer 4 assemblages de MOX kaki ne seront pas suivis d’autres en provenance des Etats-Unis ou de Russie.
L’industrie nucléaire devrait être encadrée dans le domaine de la circulation et de la manipulation de ses matières et déchets par une Convention Internationale du type de la Convention de Bâle sur le transport transfrontalier de déchets chimiques dont un des principes est l’application du critère de proximité.
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