Réunis à Paris dans le cadre d’une réunion internationale sur l’exploitation des forêts organisée par le Forest Mouvement Europe, une trentaine d’écologistes représentant des organisations actives, en Australie, en Europe, au Japon, en Afrique et aux Etats-Unis, ont exprimé aujourd’hui dimanche midi leur opposition à l’utilisation abusive des essences tropicales dans l’enceinte de la Très Grande Bibliothèque.
Déployant une banderole dénonçant en 15 langues, dont le Penan (nomades de l’île de Bornéo) et 3 dialectes camerounais, ce qu’ils considèrent comme un “abus de bois tropical”, les protestataires ont organisé un sit-in sur l’esplanade de la TGB. Un estampillage IPE – Bois d’Amazonie a été appliqué sur une marche de l’esplanade.
Le parvis de 6 hectares en bois d’ipé de la TGB a nécessité l’extraction de 400 arbres adultes et a provoqué la dégradation d’environ 6 000 hectares de forêt amazonienne. En outre, 110 000 m2 de placage d’okoumé en provenance du Gabon ont été utilisés pour les volets intérieurs des 4 tours de l’édifice. Exploités dès 1898, les peuplements côtiers d’okoumé sont aujourd’hui décimés et les compagnies étrangères – comme la firme franco-allemande Glunz-Isoroy – exploitent désormais dans le Gabon profond des peuplements difficilement accessibles où les espèces animales protégées – éléphants, singes à queue de soleil, gorilles, chimpanzés – trouvaient jusqu’alors un refuge paisible. En outre et contrairement aux engagements pris en 1992 par Dominique Jamet, alors directeur de l’établissement public, une autre essence tropicale, le doussié est utilisée pour le mobilier et le placage intérieur. Selon M. Audebert, directeur d’Isoroy, cette utilisation est particulièrement préoccupante car “la commande de la TGB est supérieure à la production annuelle de doussié cumulée de tous les pays d’Afrique de l’ouest”.
Le doussié est un arbre à croissance lente en l’occurrence originaire du Cameroun où les observateurs constatent l’émergence de conflits de plus en plus aigus entre les compagnies forestières et les populations locales.
La communauté écologiste est unanime pour condamner l’utilisation démesurée, provocatrice et promotionnelle des essences tropicales dans un bâtiment public à vocation culturelle internationale.
Groupes représentés dans l’action :
Rettet den Regenwald (Allemagne)
Pro Regenwald (Allemagne)
Robin Wood (Allemagne)
Artists for Nature (Allemagne)
Forests Monitor (GB)
Urgewald (Allemagne)
Bruno Manser Foundation (Suisse)
World Rainforest Movement (GB)
Sarawak Campaign Committee (Japon)
Nature Youth (Norvège)
Society for Threatened People (Suisse)
Rainforest Information Centre (Australie)
ARA (Allemagne)
Future in Our Hands (Norvège)
Friends of the Earth (GB ; Pays-Bas ; Suède)
Nature League (Finlande)
Robin des Bois (France)
Ecoropa (France)
Environmental Defense Fund (USA)
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