Les analyses réalisées par l’ONEMA (*) en application du plan national d’actions sur les PCB décidé par le ministère de l’Ecologie sont catastrophiques pour ce qui concerne la Seine en amont de Paris, en aval et dans la capitale. La Marne elle aussi est touchée.
Ces résultats corroborent les inventaires des sites terrestres pollués aux PCB régulièrement réalisés par Robin des Bois. Alors que sur l’ensemble du territoire de nombreux arrêtés préfectoraux interdisent ou restreignent la pêche de loisirs et la pêche professionnelle ou encore informent les pêcheurs des risques sanitaires dus à la consommation des poissons toxiques, Le préfet de la région Ile-de-France, le préfet de police de Paris, la Mairie de Paris et les préfets des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et des Yvelines restent silencieux à ce sujet.
La norme européenne fixe une limite maximale de 12 pg/g pour la somme des concentrations en dioxines, furannes et PCB dioxin like dans la chair des anguilles et de 8 pg/g pour les autres espèces. Au-delà de ces seuils, les poissons doivent être considérés comme impropres à la consommation. Les PCB sont des micropolluants persistants et accumulatifs. Perturbateurs endocriniens, ils induisent des troubles de la fertilité et de la reproduction. Ils ont des effets négatifs sur les paramètres immunitaires des enfants y compris pendant la gestation et sur le développement mental et moteur. C’est un cancérogène avéré pour les animaux, et probable pour l’homme.
A Ablon (94), l’anguille atteint les sommets de l’imprégnation ; sans doute un record national avec 301 pg/g.
A Paris 12ème, les brèmes et les gardons dépassent de 3 à 5 fois le seuil réglementaire de conformité.
A Nanterre (92), 90% des poissons analysés, anguilles et gardons, sont impropres à la consommation.
A Gargenville (78), les anguilles ne doivent pas être consommées, ni par les pêcheurs, ni par leurs voisins, ni par les chats ; la contamination moyenne des anguilles est de 8 fois le seuil réglementaire.
Ces quelques résultats extraits de la base de données de l’ONEMA sont en cohérence avec l’arrêté de janvier 2005 interdisant la pêche en vue de la consommation ainsi que le transport des poissons vivants ou morts pêchés dans l’Essonne, affluent de la Seine, et l’arrêté de septembre 2008 qui interdit la consommation humaine et animale, la détention, le débarquement, le transport, la cession ou la vente de tous les poissons pêchés dans la Seine à partir de la limite départementale Eure-Yvelines. L’interdiction concerne le département de l’Eure, s’étend à la Seine-Maritime et à l’estuaire, département du Calvados compris, ainsi qu’à la Baie de Seine dans les eaux maritimes sous souveraineté française pour ce qui concerne le cas spécifique des sardines.
(*) Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques
Imprimer cet article