Penhir : Un bateau humanitaire pour l’Algérie ?

5 janv. 1995

M.N. Compagnie Morbihannaise de Navigation
Certains bateaux de cette discrète compagnie sont affrétés par le Ministère de la Défense. Ils sont chargés de contribuer à la logistique des armées françaises pré positionnées dans le monde, et particulièrement en Afrique. Les bateaux de la M.N. ont été récemment remarqués dans des pays acheteurs d’armes à la France (Pakistan et Turquie). En juillet 1994, quelques jours après l’assassinat en rade du port algérien de Djendjen de sept marins italiens du Lucina, la M.N. a envoyé trois de ses bateaux en Algérie, au moment même où d’autres armateurs français inquiets de la dégradation des conditions de sécurité renonçaient au marché algérien.

La farine
L’utilisation du Penhir pour transporter 4 200 tonnes de farines en Algérie s’inscrit-elle parmi les mesures de sécurité “complémentaires, précises et confidentielles” arrêtées par le Ministère des Transports et “permettant une reprise du trafic” ?
Envoyer un pavillon français, qui plus est, régulièrement affrété par le Ministère de la Défense apparaît comme une maladresse et un non-sens économique au regard de la différence de coût de transport avec les pavillons de complaisance. A moins que cette farine fasse l’objet d’un marché particulier et soit destinée à l’intendance de l’Etat algérien.
En tout état de cause, s’il peut être établi que la farine est destinée à un usage commercial public et que le Penhir ne contient que de la farine, le Président de l’association Robin des Bois accepterait avec empressement l’invitation du groupe Pantin à participer au voyage du Penhir en Algérie (Libération du 5 janvier 1995).

Fiche technique du Penhir
11 hommes d’équipage, 101, 30 mètres de long, port en lourd de 1599 tx.
Le Penhir touche régulièrement les ports militaires de Cherbourg, Lorient, pour embarquer ou débarquer du matériel en provenance ou à destination de Djibouti, Dakar, Libreville, Abidjan, Douala, des Caraïbes, de Mayotte. Le Penhir est arrivé de Dakar le 30 décembre 1994 au matin. Il est resté cinq jours dans le port militaire de Lorient avant de rejoindre le port de Rouen.

 

 

 

 

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