Phoques-moines : l’imposture

16 nov. 1990

En ce moment-même, une équipe de plongeurs français et de marins marocains tente de capturer 5 à 7 phoques-moines près du Cap Blanc, sur un littoral revendiqué par la Mauritanie, le Maroc et le Polisario. L’objectif est de ramener les otages au Marineland d’Antibes et d’attendre la reproduction improbable. Les adultes capturés ne retrouveront jamais la liberté et les éventuels jeunes nés en captivité seraient relâchés en milieu naturel.

Rien n’a été prévu pour héberger les phoques-moines. A Antibes, on évoque simplement “un bassin à phoques disponible autour duquel on érigerait une palissade”. Robin des Bois demande à Brice Lalonde de surseoir à cette opération et d’écouter les conseils des associations de protection de l’environnement et des scientifiques internationaux.

La Direction de la Protection de la Nature au Ministère de l’Environnement s’est servie des noms de Messieurs Théodore Monod, professeur honoraire au Museum National d’Histoire Naturelle, François Bourlière, ancien président du “Comité International Scientifique pour la Protection des Phoques-Moines”, François Moutou, Dr Vétérinaire et Secrétaire de la Société Française pour l’Étude de la Protection des Mammifères, et de plusieurs autres scientifiques étrangers, pour obtenir du gouvernement marocain l’autorisation de capturer les phoques-moines. En fait, la très grosse majorité de ces scientifiques sont hostiles au plan de capture et au transit par le Marineland d’Antibes.

En tout état de cause, l’extinction des phoques-moines et les difficultés multiples qui empêchent jusqu’alors d’y remédier ne peuvent autoriser ce type d’expérimentation animale désespérée et finalement lucrative pour le Marineland d’Antibes.

A noter que l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et la CITES sont elles aussi défavorables au projet du Ministère de l’Environnement.

 

 

 

 

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