Suite du communiqué Piles : la face cachée 19 décembre 2002
Contrairement à ce qui était écrit dans le 1er communiqué, l’ADEME n’a pas financièrement aidé le recycleur de piles en faillite ZIMAVAL. Elle s’est consacrée pour ZIMAVAL, comme pour les autres recycleurs, à évaluer les procédés, à définir des conditions acceptables de stockage, et à synthétiser les données relatives à la mise sur le marché, la collecte, la valorisation et l’élimination des piles. Par souci de protection du secret industriel, les données particulières à chaque site ne seront pas dévoilées dans les rapports annuels de l’Observatoire des Piles et Accumulateurs. Cette confidentialité des chiffres et bilans-matière permet aux industriels de retarder l’éclatement de la vérité, de dissimuler les difficultés financières et techniques d’une filière à la dérive, dangereuse pour l’environnement et la santé dans les domaines des émissions atmosphériques et liquides.
La filière recyclage des piles alcalines et salines comptait six entreprises en 1999. Aujourd’hui elles ne sont plus que quatre : CITRON, EURODIEUZE, RECUPYL et VALDI. MATRIVAL a déposé son bilan en décembre 99, abandonnant 400 tonnes de piles sur son site de Saint-Egrève (Isère), ZIMAVAL, installée à Falaise (Calvados), vient d’être mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce de Condé-sur-Noireau le 17 décembre 2002, et laisse 4000 tonnes de piles, d’accumulateurs et de déchets sur le tapis. CITRON, située dans la zone industrielle et portuaire du Havre (Seine-Maritime), réduit son implication dans le traitement des piles suite à des difficultés techniques et à l’explosion en 2000 d’un conteneur chargé de piles au lithium. DUCLOS, à Septèmes–les-Vallons (Bouches-du-Rhône) est le leader du ” gang des broyeurs “. Le broyat, appelé ” masse noire “, est envoyé chez ERACHEM en Belgique. DUCLOS n’intervient pas dans le process final et ERACHEM renvoie les déchets ultimes pour stockage en région PACA. La société EURODIEUZE INDUSTRIE, située en Moselle, malgré son rachat par SARP Industries serait en situation financière et technique précaire. L’ADEME, la DRIRE et les fournisseurs de piles à recycler, grande distribution, communes, doivent être beaucoup plus exigeants quant aux performances des process et à la traçabilité des sous-produits de traitement. Sinon, le public va assez vite se rendre compte d’une supercherie et renoncer à rapporter dans les endroits dédiés des piles usagées sources de pollutions diffuses et persistantes.
En 2001, 25 245 tonnes de piles et accumulateurs portables ont été mis sur le marché, et 3887 tonnes ont été collectées.
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