Les analyses des déchets déchargés et rechargés par le Probo Koala début juillet 2006 à Amsterdam et répandus au mois d’août à Abidjan en Côte d’Ivoire après avoir transité à Paldiski en Estonie sont tenues secrètes par leurs divers détenteurs au motif qu’elles font partie des instructions judiciaires.
Maintenant que les déchets ont été décapés, regroupés et conditionnés avec des précautions maximales, et que le départ d’Abidjan du 1er navire est prévu dans le courant de la semaine prochaine, il est indispensable que toutes les analyses détenues par les Pays-Bas, l’Estonie ou d’autres pays européens comme le Royaume Uni -le Probo Koala est resté au large de Gibraltar de la mi avril au 26 juin 2006- soient publiées et confrontées. La caractérisation exacte des déchets est juridiquement nécessaire à l’achèvement d’un dossier d’importation en Europe dans le cadre de la Convention de Bâle qui est désormais l’instrument international incontestable puisque les déchets après avoir été déposés sur le sol ivoirien ont perdu la qualification de déchets d’exploitation des navires qui leur était attribuée et qui les plaçaient sous le contrôle de la Convention Marpol de l’OMI. La caractérisation exacte des déchets en particulier les teneurs en chlorés et en sulfures est indispensable pour la sélection des sites et des modalités d’élimination en Europe.
Toute rétention supplémentaire des informations techniques sur la nature des déchets devient à partir d’aujourd’hui une entrave au bon déroulement administratif, médiatique et psychologique du retour en Europe de déchets qu’ils n’auraient jamais dû quitter.
Si les pays membres de l’Union Européenne et les cercles juridiques et écologiques continuaient à propos de cette affaire dramatique à privilégier les discussions sans fin sur les Conventions de Bâle et de Marpol, une nouvelle affaire de bateau errant et en quarantaine le long des côtes européennes se profilerait à l’horizon, 18 années après le Karin B (voir https://robindesbois.org/dossiers/karin_B.pdf).
Robin des Bois demande à tous les pays détenteurs d’informations techniques sur les déchets de les rendre publiques au plus vite et avant la réunion des Ministres de l’Environnement qui se tient le 23 octobre à Bruxelles et qui mettra l’affaire du Probo Koala à son ordre du jour. Toutes les informations éparses dont nous disposons montrent que ces déchets sont dangereux mais acceptables dans plusieurs sites d’élimination en Europe. Si par contre, l’Union Européenne et ses pays membres souhaitent que la psychose qui s’est répandue à Abidjan entre août et septembre se transmette à l’Europe, ils n’ont qu’à continuer dans la voie du secret.
=> Accès à la page Probo Koala de Robin des Bois
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