Robin des Bois demande la création d’une Commission Nationale d’Information et de Surveillance afin d’assurer un éclairage cohérent et l’information du public sur l’ensemble des opérations de fabrication, de transport, de stockage intermédiaire et d’élimination des farines et des graisses animales.
En effet, chez les équarrisseurs beaucoup de sites de fabrication de farines et de graisses animales ne répondent pas aux normes pour la protection de l’environnement, en particulier sur le traitement des eaux de process, de lavage, et des eaux pluviales. Des cuves de stockage vétustes et sans bassins de rétention sont encore utilisées pour les graisses, tandis que les farines sont parfois stockées en plein air ou dans des hangars ouverts aux incursions de chats, renards, sangliers, rats, pigeons, corvidés, étourneaux, mouettes…, et sont propices aux pullulations d’insectes. Autant de vecteurs possibles de dispersion d’agents infectieux dans l’environnement.
Le transport des farines animales vers les sites de stockage intermédiaires ou de destruction est effectué par des sociétés dont les camions forment une flotte disparate, aux bennes rarement étanches, favorisant les pertes de farines sur la voie publique. Quant aux citernes transportant les graisses animales issues d’abattoirs, elles pouvaient jusqu’au 14 novembre 2000 les acheminer entre deux chargements de produits destinés à l’alimentation humaine.
Il reste encore 60.000 tonnes de farines animales d’équarrissage datant de leur interdiction en juillet 1996. Leurs conditions de stockage ne répondent pas aux critères de protection de l’environnement et de sécurité sanitaire annoncés par la Mission interministérielle de coordination pour l’élimination des farines animales. A Plouisy (Côtes-d’Armor) l’autocombustion d’une partie du stock en août 1999, les nichées de pigeons dans le hangar et les protestations des riverains n’ont pas suffi pour dissuader la Préfecture de réquisitionner à nouveau le site, pourtant proche d’habitations et d’un cours d’eau. D’autres improvisations, comme l’isolement des tas de farines par des bâches en plastique inflammable sont déjà constatées. Les farines animales sont un déchet instable, susceptible de fermenter et d’entrer en autocombustion. Les graisses animales sont inflammables, d’un pouvoir calorifique comparable au fioul lourd.
Les sites d’élimination sont très dispersés géographiquement, et s’inscrivent dans plusieurs filières: cimenteries, usines d’incinération d’ordures ménagères, centres d’incinération de déchets industriels spéciaux, de déchets hospitaliers, chaufferie urbaine, éventuellement centrales thermiques et hauts-fourneaux. L’exportation pour incinération en Suisse et en Allemagne est déjà pratiquée.
Robin des Bois tient à la disposition des rédactions intéressées une liste de 35 sites qui incinèrent ou vont incinérer les farines et les graisses animales, en France et à l’étranger.
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