Une école maternelle est en cours de construction sur le site parisien le plus contaminé par les goudrons. Ces résidus d’exploitation de l’usine à gaz de La Villette dégagent des émissions volatiles, du naphtalène en particulier, et polluent les eaux souterraines.
Rue de Cambrai, dans l’ancienne cité Michelet, 19ème arrondissement de Paris, les caves et autres sous-sols sont connus pour être contaminés par des remontées toxiques en provenance de « l’usine de goudrons de la Compagnie du Gaz » fermée en 1955. Récemment, au moins une cuve a été mise à jour lors de la destruction de garages, magasins et ateliers dépendant de la Direction de l’architecture. Elle contenait des goudrons résiduels. Elle avait perdu son étanchéité. Elle est restée sur place. Les terres périphériques sont polluées. Des nappes de goudrons subsistent au-dessous du niveau des terrassements.
C’est ici même qu’un ensemble immobilier est en construction. Les effluves de goudron sont fortes, plus ou moins selon les conditions météorologiques. Les riverains sont incommodés : imprégnation des appartements, migraines, picotements, nausées selon la sensibilité ou le temps d’exposition de chacun. Au dessus de ce cloaque hérité du passé et laissé en place se construit aussi une école maternelle. Conformément aux servitudes imposées dans ce type de situation critique et hélas assumée par les aménageurs, l’Education Nationale et les ministères successifs de l’Ecologie, il ne devrait y avoir aucun arbre à racines dans la cour de recréation, ni aucune possibilité de contact avec le sol d’origine, ni évidemment aucun potager. Les sous-sols devraient aussi faire l’objet d’analyses régulières des fractions volatiles de benzène, de toluène, de xylène, de naphtalène. Il conviendra en effet de vérifier que les gaz toxiques ne ne traversent pas plus que prévu les bétons spéciaux de fondation visant à bloquer les pollutions. Un avenir radieux se prépare pour les bambins, une sorte d’éducation permanente à la pollution, encore que, sauf nécessité imposée par des odeurs imparables ou des signes d’irritations oculaire, cutanée ou respiratoire, les informations aux parents, aux personnels et aux enfants sont en général dans ces conditions les seules à porter des masques et à prendre des gants.
* Robin des Bois dénonce par avance la récupération politique de ce communiqué. L’association a par exemple diffusé en 2003 le communiqué « La residence naphtalène » où la mairie du Havre était visée. Il n’y a pas de pollution de droite ou de gauche, il y a un devoir d’alerter.
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