Selon un article du Télégramme en date du samedi 14 juin 2008, l’ex-porte-avions Clemenceau pourrait être démantelé dans les chantiers Able en Grande-Bretagne.
Le chantier Able dans le port de Seaton, dans l’estuaire de la Tees près de Hartlepool au Nord-Est de la Grande-Bretagne, a les équipements nécessaires à la déconstruction de la coque Q790. Le profil de l’installation correspond aux meilleurs schémas disponibles. La cale sèche est la plus grande d’Europe et la superficie du site permet de trier et de stocker en sécurité les différents types de matériaux et de déchets issus de la déconstruction.
Le site historiquement spécialisé dans la construction des navires n’a pas encore l’expérience de leur démantèlement puisque 4 navires de la flotte de réserve de l’US Navy sont en attente depuis novembre 2003. Les “ghost ships” ont été accueillis en Europe par un concert de clameurs hostiles. Robin des Bois était le seul à voir dans cette expérience une lueur d’espoir. Les Amis de la Terre et une association locale paralysent depuis toute initiative des chantiers Able par des actions juridiques.
Constatant que l’offre du chantier Galloo en Belgique est rejetée, le chantier Able est le plus prometteur parmi les postulants potentiels au démantèlement du Clemenceau, mais aussi le plus controversé du point de vue juridique même si depuis l’automne 2007, la collectivité d’Hartlepool a levé son opposition au projet. En tout état de cause, le chantier Able s’il était destinataire du Clemenceau doit pouvoir commencer ses opérations de démantèlement dans les plus brefs délais pour éviter une grave congestion de vieilles coques dans l’estuaire de la Tees.
Si cette option est confirmée, elle ne peut être portée qu’aux plus hauts niveaux des deux Etats importateur et exportateur. L’entente cordiale qui règne hélas entre la Grande-Bretagne et la France au sujet du plutonium ne peut que faciliter l’entente cordiale entre les deux mêmes Etats au sujet des 25.000 tonnes de ferrailles du Clemenceau et de quelques centaines de tonnes de matériaux contenant de l’amiante.
Par comparaison avec l’inertie française hors les initiatives de Veolia et de Sita qui ne sont pas à proprement parler des acteurs maritimes, l’industrie anglaise est beaucoup plus réactive pour capter la renaissance du marché de la démolition des navires en Europe. Le chantier Able n’est pas le seul ex-chantier naval à vouloir se reconvertir en chantier de déconstruction. Harland and Wolff à Belfast viennent de démanteler la partie arrière du MSC Napoli et un autre projet est en cours de réalisation à Liverpool.
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