Quelle transparence sur le plutonium ?

17 mars 2008

Objet: transport de plutonium de l’Angleterre vers la France

 

La loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire inclut les transports et prétend garantir le droit du public à une information fiable et accessible.

A cet effet, l’article 23 prévoit la création d’un “Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire”. Cette instance a été formée par décret paru au Journal Officiel le 28 février 2008. L’association Robin des Bois en est membre, représentée par son président. Robin des Bois redoute déjà que ce Haut Comité ne soit qu’une structure de plus, archaïque, désargentée et incapable de prendre connaissance et d’émettre des avis en temps voulu.

En conséquence, et pour parer au plus pressé, l’association demande à l’ASN -Autorité de Sûreté Nucléaire- de publier avant que le plutonium d’origine anglaise n’arrive sur le sol français les demandes spécifiques présentées à ce sujet le 11 août 2006 et le 3 septembre 2007 par AREVA, les dossiers de sûreté et les courriers ou leurs résumés ayant abouti à sa décision du 1er février 2008 d’autorisation de transport.

En tout état de cause ou d’explication, il ne parait pas possible de laisser une société privée importer sans explication préalable auprès du public ou ses représentants des quantités importantes d’une matière aussi dangereuse, stratégique et difficile à entreposer que le plutonium. Il est souhaitable que les raisons de ce transfert, les quantités cumulées, le statut et la qualité de ce plutonium, la durée de l’entreposage -sachant que les gestionnaires et prévisionnistes du nucléaire ont une conception de l’entreposage élargie à 3 siècles-, soient connus avant le premier transfert de plutonium anglais et les suivants.

Il ressort des informations diffusées dans le cadre du Plan National de Gestion des Déchets Radioactifs que la vision stratégique d’AREVA est d’encourager la mise en place de centres continentaux placés sous contrôle international et spécialisés dans la fabrication et la fourniture de combustibles nucléaires. Est-ce le sort réservé à la presqu’île de la Hague ? Tous les risques pour les populations riveraines, la Manche, l’Europe du Nord et l’Arctique ont-ils été dénombrés ?

Robin des Bois récuse à l’avance la communication d’AREVA ou des autorités de sûreté sur la nécessaire discrétion de tels mouvements de matières convoitées par des terroristes ou exposées à leurs actions destructrices. Quand il s’agit de ne prendre aucun risque inutile, la solution qui s’impose est de ne pas faire de transport international de plutonium.

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