Communiqué mis à jour le 12 février 2025
Robin des Bois s’est construit depuis longtemps une réputation et une compétence de chasseur de navires hors d’usage, de cargaisons suspectes, d’épaves fuyardes et de conteneurs en fuite.
Après les suivis du Ruby et du Zimrida transportant de l’Arctique russe à l’Afrique du nitrate d’ammonium, après les alertes sur l’épave avant du Tanio au large de l’île de Batz, après le repérage du car-ferry Gothica revendu à 43 ans par un armateur danois à d’obscurs intérêts ukrainiens et se dirigeant sur Misrata en Libye (*), Robin des Bois révèle la présence à Saint-Malo, la cité des corsaires, d’un cargo turc en avarie.
Flamuri, Ashdod (Israël), mai 2024 © Murziloid
Le Flamuri est arrivé le 21 décembre 2024 au large de Saint-Malo. Il s’est mis à quai le 18 janvier. Il transportait des tourteaux ou bouchons de colza (et non de soja) en provenance de Varna en Bulgarie. A la suite d’une rupture de tuyauterie, une partie de la cargaison utilisée pour l’alimentation animale était polluée par des hydrocarbures. Elle est en cours de transport vers une destination inconnue. Le Flamuri appartient à un armateur turc. Construit en 2008 en Chine, il cumule entre 2011 et aujourd’hui 154 déficiences (toutes catégories confondues, sociales, structurelles, environnementales). Il a été détenu en 2013 et en 2021 dans les ports de Novorossiysk (Russie) et de Constantza (Roumanie). C’est un habitué de la mer Noire et de la Méditerranée. C’est un valseur de pavillons (Belize, Malte, Türkiye, Panama, aujourd’hui Liberia).
Le Centre de Sécurité des Navires de Saint-Malo va-t-il faire preuve de rigueur en interdisant le départ de ce cargo qui constitue un danger pour son équipage et pour l’environnement et en obligeant son armateur à réparer immédiatement sa bête de somme, ou bien avec l’aval de la préfecture maritime de l’Atlantique et de la capitainerie du port, le Flamuri va-t-il pouvoir en hiver contourner la Bretagne et affronter le golfe de Gascogne pour rejoindre la mer Noire avec la vague promesse d’une réparation dans un chantier naval à l’arrivée (s’il y arrive) ?
En lien: Déficiences relevées à bord du Flamuri depuis 2011 à Rouen (pdf)
(*) voir le communiqué “La baie de Seine, port refuge universel”, 30 janvier 2025
Photos des locaux de vie à bord du Flamuri
