Action en cours
8 mois après la décision de construire le stade de la future coupe du monde de football sur le site du Cornillon à Saint-Denis, aucune alternative n’a été offerte aux personnes et aux familles résidant sur la friche.
Dès le 19 octobre 1993, Robin des Bois exigeait une étude de pollution du sous-sol des 30 hectares où était implantée jusqu’en 1970 l’une des plus importantes usines à gaz et distilleries de goudron de la région parisienne. En plus de cette étude d’impact écologique, nous demandions une étude d’impact social et la prise en compte des intérêts des occupants du terrain du Cornillon.
Aujourd’hui, les travaux de décontamination ont commencé et malgré les promesses verbales ou écrites des autorités administratives ou municipales, Guy, Éliane et leurs 2 fillettes, Noël, Germain et sa fille, Stéphane et quelques autres sont toujours là, reclus dans leur tente, leur cabane, leur maison de fortune, coupés du monde, sur un terrain défriché, désolé, noirâtre.
Les pelleteuses et les techniciens d’ICF Environnement excavent les terres profondes souillées d’hydrocarbures et de produits volatils toxiques. L’audit d’environnement de la société WCI Eco-audit, souligne que l’inhalation des poussières et des odeurs fortes pendant l’excavation et l’évacuation des terres souillées, pourrait nuire à la santé des ouvriers sur le site et demande que “toutes les dispositions d’hygiène et de sécurité nécessaires soient prises pour protéger le personnel et la population avoisinante”.
Or, rien de concret n’a été fait pour protéger ceux qui vivent là ou pour leur proposer d’autres domiciles. Ils ne disposent d’aucune information spécifique sur les risques en cours, d’aucune assistance médicale ou psychologique alors qu’ils sont exposés 24 heures sur 24 aux odeurs et aux vapeurs et que leur état sanitaire chronique est parfois déjà dégradé.
C’est pour faire cesser ce scandale que l’association Robin des Bois, avec l’accord des habitants du site, interrompt ce matin, depuis 11 heures les travaux de décontamination.
Des propositions adaptées et concertées doivent être faites, visant à la réinsertion sociale de chacun.
Un toit d’abord, le Grand Stade après.
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