La CBI étouffe, les baleines souffrent!
La Commission Baleinière Internationale est malade selon les uns, moribonde selon les autres. Luttes d’influences paralytiques, comportements itératifs, confusions et métastases politico-procédurières, délires et crises de mauvaise foi, tels sont quelques-uns des principaux symptômes.
Le Japon, l’un des plus sûrs prédateurs des mers et des forêts du monde fait de l’accès des pays pauvres au droit de chasse des baleines un enjeu majeur du développement durable et de la survie des générations futures.
Un autre regard sur les baleines
Lundi prochain s’ouvre à Shimonoseki la 54ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale (CBI). Fidèle à son obsession et à sa nostalgie, le Japon y remet la pression et a dressé près de l’aquarium de la ville une statue de baleine bleue en hommage à la gent baleinière et à la manne alimentaire qu’elle offre à l’humanité. Il est estimé qu’en 1940 les baleines bleues étaient entre 300 000 et 350 000. En 2002, et malgré une interdiction de la chasse mise en oeuvre en 1967 sur l’océan mondial, les baleines bleues ne sont plus que 2000 à 3000. La statue de Shimonoseki résonne comme un mémorial. A force de finir dans les assiettes il y a un demi-siècle, les baleines bleues ne sont pas encore assurées d’échapper à l’extinction. Année après année, il se révèle pourtant grâce aux recherches et observations océanographiques que les baleines sont beaucoup plus utiles en mer qu’à table.
Les baleines en eaux troubles
La 53 ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale -CBI- se terminera demain à Londres. Retenu à Bonn dans le cadre de la finalisation du protocole de Kyoto, le haut fonctionnaire responsable de la délégation française ne sera finalement pas du tout venu. Sans directives, le reliquat de la délégation aura opté pour le profil très bas, lâchant notamment la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Allemagne et Monaco dans la défense des grands cétacés. Historiquement, la France a été un pays baleinier notoire et un leader épisodique dans la protection des baleines. Elle a notamment proposé le sanctuaire dans l’Océan Austral approuvé en 1994 par la CBI. En 2001, la France n’a parrainé que deux résolutions, n’en aura proposé aucune et ne s’est portée volontaire pour aucun groupe de travail. Pourtant, la préparation de la prochaine réunion qui se tiendra au Japon est cruciale pour l’avenir des grands cétacés, d’autant que des pays africains francophones pourraient à l’image de la Guinée renforcer le camp des chasseurs de baleines.
Les baleines sur le pas de tir
La 53ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale -CBI- se tient à Londres du 23 au 27 juillet 2001. Sur l’océan, plus de mille baleines sont officiellement chassées chaque année par la Norvège et le Japon, et sur le tapis vert, elles perdent aussi du terrain. Comme d’autres pays protecteurs, la France mollit et attend de voir où le vent va la pousser. Le responsable de la délégation française, membre du Ministère des Affaires Etrangères, est retenu à Bonn par le marathon de Kyoto; il arrivera à Londres en cours de session. L’Islande qui souhaite réadhérer à la CBI en introduisant immédiatement une objection à l’interdiction de la chasse commerciale, et la Guinée, alliée du Japon, sont elles bien là, comme à Bonn. Le golfe de Guinée abrite des cachalots, des baleines à bosse et des rorquals de Bryde. Jusque dans les années 60, des stations baleinières étaient en activité au Gabon et à Sao Tomé. La conjoncture est donc grave pour l’ensemble des baleines mondiales, d’autant que la prochaine réunion de la CBI se tiendra au Japon. Robin des Bois est observateur à la CBI depuis 1988 et a fait en ouverture de cette 53ème session la déclaration suivante.
Les baleines oubliées de l’Arctique
Aberdeen
Toutes les baleines de l’hémisphère nord, placées sous la responsabilité de la Commission Baleinière Internationale (CBI) sont dépendantes de la qualité de l’Océan Arctique et des mers adjacentes.
Mais l’Arctique est promis à une exploitation effrénée de ses ressources minérales naturelles. L’un des groupes de travail de l’Arctic Environmental Protection Strategy (AEPS) a déclaré dans son rapport de 1996 que : “Les principaux sujets d’inquiétude en Arctique sont: les immersions de déchets radioactifs solides effectuées ces dernières années, l’éventuelle immersion dans l’avenir de déchets radioactifs liquides, l’immersion potentielle des boues de dragage dans le cadre du développement des activités maritimes et les rejets de déchets industriels et domestiques impliqués par l’urbanisation du littoral arctique”.