PACA et Corse: enquête sur 39 petits fours éteints
Rattrapés par les ronces, colonisés par d’autres métiers des déchets, les incinérateurs d’ordures d’une capacité de moins de 6 tonnes/heure se terrent. Le tonnage global des déchets incinérés par ces installations en régions Provence – Alpes – Côte d’Azur et Corse est évalué à environ 3,6 millions de tonnes. Ouverts entre 1963 et 1993 et fermés entre 1976 et décembre 2002, ils sont des sites potentiellement pollués. Lors de leur conception, il n’y avait pas de distinction entre les déchets ménagers, les déchets industriels banals, les déchets agricoles et de garages, et les déchets d’activités sanitaires. Les contrôles à l’entrée des sites étaient inexistants, les fours étaient souvent utilisés au delà de leurs capacités, et en sortie des cheminées les analyses se cantonnaient à des paramètres simplistes – conformes à la réglementation de l’époque – et terriblement insuffisants au regard de la protection des riverains et de l’environnement.
Les balades interdites des mâchefers du Havre
Objet : gestion des déchets au Havre
La station de maturation des mâchefers en cours d’implantation au lieu-dit les Gabions n’est pas acceptable en l’état. Le procédé Scorcim en cours de mise au point n’est pas validé par le Ministère de l’Environnement. La qualité géotechnique de tels mâchefers n’est pas assurée et leur innocuité environnementale n’est pas garantie. Les mâchefers de l’incinérateur en activité dans le quartier des Neiges contiennent un pourcentage important d’imbrûlés, mélangés avec des cendres volantes. D’autres voies sont ouvertes dans le domaine des granulats de substitution, autres que l’utilisation de sous-produits de l’incinération, comme la récupération et le recyclage des gravats de démolition. La zone des Gabions, sur la commune de Gonfreville-l’Orcher devient en vérité un dépotoir à déchets, implantée sur une zone humide utilisée comme aire de repos par les oiseaux migrateurs ; le transfert des polluants vers l’estuaire de la Seine et le réseau de canaux et bassins du port du Havre n’est pas étudié. Outre le centre expérimental de dégradation biologique des déchets d’usines à gaz de GDF, la plate-forme de démantèlement de l’usine Norsk Hydro et le tumulus de phosphogypses – ces deux sites sont inscrits à l’inventaire des sites pollués de l’Agence Nationale des Déchets Radioactifs (ANDRA) – la même zone sert de transit aux “cendres fraîches” de la centrale thermique du quartier de l’Eure.