Canari: la facture de l’amiante
Au début de la semaine prochaine, une réunion capitale pour l’avenir du Cap Corse se tiendra au siège du Comité Permanent Amiante à Paris, en présence de hauts responsables du Ministère de l’Environnement et des sociétés Eternit, Saint-Gobain, Fibrociment et Everit, actionnaires majoritaires de l’ex-Société Minière de l’Amiante qui a exploité entre 1937 et 1965 des carrières et une usine de traitement et conditionnement d’amiante à Canari.
Après avoir déversé 12 millions de tonnes de déchets dans le Golfe de Saint-Florent, négligé les prescriptions réglementaires concernant le travail en milieu amiantifère – 5 dockers du port de Bastia sont morts de cancers provoqués par l’amiante -, les exploitants ont laissé le site dans un état lamentable, exposant les riverains et les occupants à titre précaire de certains locaux industriels aux risques de cancérogénèse et aux glissements de cônes de déchets.
Teghjime – L’escalade des déchets
Dans la décharge du col de Teghjime au-dessus de la ville de Bastia, environ 400.000 tonnes de déchets ménagers, hospitaliers, industriels et banals ont été déversés. Le seul arrêté préfectoral qui s’applique à Teghjime date de 1973 et impose des prescriptions “pour l’exploitation de l’usine de traitement des ordures ménagères et l’installation de combustion qu’elle comporte”. L’incinérateur de Teghjime est fermé depuis belle lurette mais les déchets s’accumulent sur le flanc de la montagne à un rythme accéléré. Selon le témoignage des employés municipaux de la ville de Bastia travaillant sur le site de Teghjime, l’apport journalier serait en moyenne de 400 tonnes par jour (200 tonnes collectées par le district de Bastia et 200 tonnes amenées par des entreprises et des particuliers).