Le dérapage des vieux pneus
Objet : l’autorisation des pneus usagés en remblaiement, par l’entrée en vigueur du décret du 24 décembre 2002
La mise en place d’une nouvelle filière d’élimination des pneus usagés est une des bonnes résolutions du gouvernement pour l’année 2004.
Elle démontre déjà ses travers comme le redoutaient Robin des Bois et nombre de techniciens spécialisés dans la gestion des déchets. L’utilisation de pneus pour le remblaiement, considérée comme une technique de valorisation, est désormais appliquée sur le terrain. A côté de la route départementale 298 entre Mauvezin et Solomiac, dans le Gers, une tranchée d’environ 200 m de long est en cours de comblement avec des pneus usagés en provenance des stocks abandonnés de la région Midi-Pyrénnées. Les pneus par milliers sont déversés en vrac par camions. Pourtant, les pneus selon la nomenclature déchet sont des déchets industriels. En plus des matériaux et adjuvants toxiques intégrés aux pneus neufs (oxyde de zinc, soufre, nickel, cadmium), les pneus usagés sont imprégnés au moins en surface par les polluants routiers (hydrocarbures, plomb).
Les casseroles de Pechiney
Cession, fusion, intégration, dissolution, liquidation sont des opportunités pour enfouir dans les mémoires et les substrats hydrogéologiques le passif environnemental issu d’activités industrielles historiques, dans un temps pas tout à fait fini où les décharges internes et gratuites permettaient d’épaissir la marge des bénéfices.
A ce jeu, Pechiney est orfèvre. Il a refilé à Rhodia et à la commune de Wattrelos (59) des terrils pollués qui relarguent jusqu’à 70 kg de chrome par jour dans un cours d’eau. Il laisse l’Etat, l’ADEME et l’Alsace se dépatouiller avec des déposantes et des migrations de rebuts de lindane, un pesticide persistant et interdit. Pechiney considère la Méditerranée comme sa décharge interne et y déverse, tant en Grèce qu’en baie de Cassis, les déchets de fabrication d’alumine. La fosse de Cassidaigne est stérilisée. Le “barrage des boues rouges” à Rousson (30), un thalweg obturé par un mur de 60 m de haut et rempli par Pechiney avec les résidus de son usine de Salindres maintenant désaffectée, est aujourd’hui sous la responsabilité de Rhodia.
Maquillage d’une décharge sauvage dans le pays d’Etretat
Depuis 15 ans, à Pierrefiques (Seine-Maritime), au bout du chemin rural N° 17, un agriculteur exploitait sans autorisation et sans contrôle d’entrée, une décharge d’environ 1/2 hectare, au lieu-dit “ Le Petit Vauchel ”, à flanc de colline. Des déchets divers en provenance d’entreprises locales, de coopératives agricoles, de chantiers de démolition y ont été jetés. Les modalités financières d’acceptation entre le récepteur et les producteurs de déchets ne sont pas connues. Cette exploitation clandestine, quoique connue de beaucoup, a inévitablement pollué les sols, sous-sols et sources nombreuses. La perméabilité du substrat géologique, essentiellement de la craie, ne peut que contribuer à la migration des polluants hors-site. Les matériaux utilisés il y a quelques jours pour couvrir le point noir proviennent du creusement de la piscine de Criquetot-l’Esneval et ne présentent pas les coefficients réglementaires d’imperméabilité.
Maquillage d’une décharge sauvage dans le pays d’Etretat
Depuis 15 ans, à Pierrefiques (Seine-Maritime), au bout du chemin rural N° 17, un agriculteur exploitait sans autorisation et sans contrôle d’entrée, une décharge d’environ 1/2 hectare, au lieu-dit “ Le Petit Vauchel ”, à flanc de colline. Des déchets divers en provenance d’entreprises locales, de coopératives agricoles, de chantiers de démolition y ont été jetés. Les modalités financières d’acceptation entre le récepteur et les producteurs de déchets ne sont pas connues. Cette exploitation clandestine, quoique connue de beaucoup, a inévitablement pollué les sols, sous-sols et sources nombreuses. La perméabilité du substrat géologique, essentiellement de la craie, ne peut que contribuer à la migration des polluants hors-site. Les matériaux utilisés il y a quelques jours pour couvrir le point noir proviennent du creusement de la piscine de Criquetot-l’Esneval et ne présentent pas les coefficients réglementaires d’imperméabilité.
Un nouveau mode de traitement des sites pollués: la crue
La crue de l’Arc vient d’emporter plusieurs milliers de tonnes de déchets industriels toxiques stockés dans des conditions précaires au lieu-dit Sorderettes, sur la commune de St-Michel-de-Maurienne.
Cette décharge dont l’instabilité était connue est située dans le lit majeur de l’Arc. Elle a reçu de 1957 à 1996 les déchets des industries métallurgiques et chimiques de la moyenne vallée de la Maurienne. Des boues de phosphatation, des déchets fluorés, des fluorures contenant des cyanures, des métaux lourds (chrome, cuivre, nickel, molybdène…), des résidus d’hydrocarbures, des boues de désulfatation, des sels de trempe cyanurés, des goudrons de revêtement routier y ont été déversés sans précaution.