Démolition des navires : pire que le Clemenceau
En dépit de la réglementation européenne sur l’exportation des déchets et des discours officiels vertueux, la fuite des navires européens vers les chantiers asiatiques continue. Le même tour de passe-passe se répète inlassablement : vente miracle à un « armateur » fantôme non européen, repavillonnage sous des couleurs complaisantes et mise à la casse incognito.
Derniers en date de ces navires européens à bout de souffle, les ex SeaFrance Renoir et SeaFrance Cezanne : le premier vient d’arriver à Alang, le deuxième y est attendu dans les jours qui viennent. Cas aggravant, les deux navires étaient propriété d’une filiale d’une société publique, la SNCF. Au-delà des déclarations d’intention, l’exemplarité des Etats fait une nouvelle fois défaut. Autres victimes françaises de l’inertie et de l’hypocrisie, les chantiers de démolition des navires demandés depuis l’affaire du Clemenceau par les associations écologistes, les syndicats, mais aussi le Grenelle de l’Environnement et le Grenelle de la Mer et qui sont restés à l’état de projet avorté.