Un pétrolier maltais pris en flagrant délit de dégazage
Une équipe d’intervention de Robin des Bois en visite de routine sur un tas de déchets de l’Erika dans l’estuaire de la Loire a photographié dans le fossé de drainage des irisations et tâches d’hydrocarbures prouvant une mauvaise gestion de la cargaison.
Ces 63.000 t de sables et de granulats issus du traitement des déchets de la marée noire et de 350 km du littoral atlantique contiennent au minimum 500 mg/ kg de fuel. Les résidus commencent à se fondre dans le paysage portuaire et aéroportuaire de Montoir-de-Bretagne et de Saint-Nazaire, près du terminal méthanier de GDF.
Erika: y-a-t-il un pilote à Donges?
“L’usine à retraiter les déchets de la marée noire dans l’estuaire de la Loire” qui fait rêver en Aquitaine est en crise. Tout compris, déchets ramassés sur le littoral, équipements et terres polluées des sites de stockage, 300.000 t sont à éliminer. Les retards s’entassent avec les camouflets et les tâtonnements techniques.
Le bilan matière tel qu’il a été présenté à la Commission Locale d’Information et de Surveillance du 13 janvier 2003 est surprenant. Au 31 décembre 2002, moins d’un tiers des déchets – 81.565 t – avaient été “lavés” avec 15.309 t de gazole lourd, 24.907 t d’eau, et 4.912 t de chaux. En sortie d’installation, on comptabilise: 45.368 t d’eau, 10.618 t d’émulsions, 1.635 t de macro-déchets, 27 t de ferrailles, et une surprise de taille: 25.088 t de boues avec une teneur de 10 à 20% en hydrocarbures. Alors que Total s’attendait à employer 17.590 t de gazole lourd pour solubiliser le fuel de l’Erika contenu dans le magma de déchets, plus de 15.000 t ont déjà été utilisées pour moins d’un tiers de déchets traités. Quant aux sables et granulats qui devaient être valorisés sur des chantiers grâce à l’appartenance de l’opérateur sélectionné par Total à “un grand groupe de travaux publics susceptible d’offrir des débouchés “, ils trouvent difficilement preneurs. Sans doute les teneurs résiduelles en hydrocarbures autorisées jusqu’à 2,5 g par kilo dissuadent-elles les maîtres-d’oeuvres. Seules 6737 t ont été utilisées, en interne et sur 6 chantiers en Loire-Atlantique.
Erika / Prestige : les causes, les effets, les leçons
A la suite de la conférence de presse qui s’est tenue le 16 décembre 2002 dans les locaux de l’association Robin des Bois, à laquelle participaient: les Amis de la Terre, Le Collectif Anti-Marées Noires de Saint-Nazaire, France Nature Environnement, Greenpeace, Keep it Blue, Robin des Bois et Surfrider Foundation Europe, nous vous prions de trouver ci-joint un compte rendu des interventions des associations présentes.
Robin des Bois
Robin des Bois demande que soit dressée le long de la façade atlantique une liste de ports-refuges et baies afin que tout navire de transport de matières dangereuses en avarie puisse être mis en sécurité. Robin des Bois constate qu’une petite corporation de récupérateurs de bateaux sous-normes pollue le milieu maritime. Ainsi, Gerry Ventouris, Directeur d’Agean Shipping Management dans le port du Pirée est connu de Robin des Bois depuis 1999. Il a alors acheté l’ex-Kifangondo rebaptisé Tango-D. Il est aujourd’hui propriétaire du Byzantio, un pétrolier âgé de plus de 25 ans comme le Prestige. Il fait profession de racheter des bateaux endommagés ou considérés comme perte totale avant de les gérer pour son propre compte ou pour le compte de ses sociétés filiales, il lui arrive aussi de les revendre. Ce genre de pratique doit être interdite pour les citoyens européens. Robin des Bois demande la sortie de flotte immédiate de tous les pétroliers âgés de plus de 25 ans et la mise en oeuvre d’un chantier naval de dépollution, déconstruction et recyclage des navires en Europe du Nord. L’absence de ce type d’installation facilite la fuite des bateaux poubelles vers l’océan indien et l’Asie. D’autre part, en matière de sécurité, les risques de sur-accidents maritimes sur les autoroutes maritimes sont comparables aux risques de sur-accidents sur les autoroutes routières. Enfin, Robin des Bois note que dans un deuxième temps, la collecte des déchets sur les plages ou sur le littoral en Galice s’améliore, avec cependant beaucoup d’hétérogénéité. Des problèmes sont apparus: les stockages intermédiaires, le transport par camion et les sites lourds.
Erika / Prestige : les causes, les effets, les leçons
A la suite de la conférence de presse qui s’est tenue le 16 décembre 2002 dans les locaux de l’association Robin des Bois, à laquelle participaient: les Amis de la Terre, Le Collectif Anti-Marées Noires de Saint-Nazaire, France Nature Environnement, Greenpeace, Keep it Blue, Robin des Bois et Surfrider Foundation Europe, nous vous prions de trouver ci-joint un compte rendu des interventions des associations présentes.
Nouvelles fuites de l’Erika
L’acharnement de Total et de son sous-traitant Brézillon à expédier les résidus de la marée noire de l’Erika aux Pays-Bas et à bon marché est payant.
En novembre 2001, trois camions ont dû revenir à plein de Moerdijk, près de Rotterdam. Brézillon avait omis de fournir au transporteur routier les bordereaux de mouvements transfrontaliers de déchets.
En septembre 2002, le préfet de Loire-Atlantique autorise l’exportation des déchets. En novembre 2002, les Pays-Bas acceptent cette exportation à titre expérimental, et pour un volume global de 1000 tonnes.