SARIA-SIFDDA
Aujourd’hui 22 juin, à l’occasion du changement de nom de SARIA-Industries en Société Industrielle Française de Destruction de Déchets Agricoles (SIFDDA) l’autosatisfaction règne au sein de la direction du groupe. Mais la méfiance se répand parmi les salariés et dans les communes d’implantation.
De nombreux sites exploités par le groupe sont saturés de façon chronique. Les stockages précaires se multiplient, des stations d’épuration débordent, quand elles existent. Les pollutions de rivières par des effluents chargés de matières en suspension et d’agents infectieux se succèdent. Les centres de collecte et de transit d’Arzano (Finistère), de Dun-le-Palestel (Creuse), les usines de Guer (Morbihan), de Bayet (Allier) ont pollué des cours d’eau en 1999 et 2000. A Arzano une vingtaine de bovins sont morts en mars 1999 après avoir bu l’eau du Scao en aval du site.
La SARIA se décompose
L’usine d’équarrissage du groupe SARIA-Industries à Guer dans le Morbihan est entrée en décomposition. Les dysfonctionnements s’y accumulent. Dans la nuit du 9 au 10 mai 2000, une lagune de stockage des effluents a cédé, libérant dans la rivière Aff plusieurs centaines de m3 d’eau polluée par des matières en suspension chargées d’agents infectieux.
Aujourd’hui, des centaines de tonnes de cadavres de bovins morts de maladies s’entassent dans l’usine sans pouvoir être traités rapidement; plusieurs pannes ont bloqué la ligne de production. La viande maintenant en putréfaction exhale des odeurs nauséabondes et répand des jus infectés, menaçant la santé des 60 salariés et des riverains. La Direction des Services Vétérinaires et la Préfecture du Morbihan brillent par leur absence de réaction. Des mesures d’urgence doivent pourtant être prises pour résorber le stock de cadavres et remettre à niveau le fonctionnement de l’unité.
Les farines couvent, le ministère de l’environnement dort*
Les feux qui se déclenchent dans les stockages de farines animales issues d’animaux malades (brucellose, furonculose, tuberculose…) et retirées du marché en juin 1996 témoignent de jour en jour du peu de sérieux avec lequel les administrations et notamment celles de l’environnement abordent le sujet.
Elles se montrent en effet incapables d’organiser la résorption du stock et sa répartition au sein de la filière d’élimination des déchets. Elles se montrent aussi impuissantes à assurer le confinement et l’isolement de ces matériaux à risque ainsi que l’information des riverains et des intervenants. A l’origine, il était entendu que ces farines seraient détruites au plus tard en juin 1997.
Hélas, les incendies de Plouisy et de Cléguer près de Lorient, montrent que le délai n’a pas été respecté. Pire, les entrepôts réquisitionnés par l’Etat ne sont pas dotés d’une surveillance humaine constante ou de détecteur thermique. Ils sont envahis par les insectes et les pigeons. Les risques bien connus d’auto-combustion de ces farines à fort pouvoir calorifique ne sont nullement pris en compte ni à l’intérieur, ni à l’extérieur; au point que des fosses ont dû être construites à la hâte autour de l’entrepôt de Plouisy afin de collecter les éventuelles eaux d’extinction; au point qu’un des hangars de répartition des farines de Plouisy se situe au bord d’une rivière. Il est aujourd’hui victime à son tour d’un incendie.